dimanche 16 octobre 2011

Le modèle des CIB françaises en question

Dans une très bonne libre opinion des Echos, Laure Berny et Elsa Conesa analysent les raisons pour lesquelles les banques françaises sont aujourdhui sous pression. Elles s'interrogent en particulier sur les limites du modèle français de "banque universelle" qui fut, jusqu'à maintenant, un facteur explicatif de leur réussite.
Il nous semble que ce qu'elles décrivent excellemment est plutôt une mise en cause de leur modèle de Banque de financement et d'investissement qui explique, du fait d'un hyperdéveloppement des activités de marché, un "leverage ratio" élevé et des besoins important de "funding", en particulier en dollars alors qu'elles ne collectent pas ou peu de dépôts dans cette devise. C'est ce qu'illustrait un graphique très parlant, qui figurait dans un post précédent et que nous reproduisons ici. Le business model des CIB françaises n'est à vrai dire guère différent d'autres banques européennes telles Deutsche Bank et Barcap qui, de la même manière, doivent revoir à la baisse leur leverage et leurs activités de marchés.
(Voir le post précédent pour des graphiques agrandis :
http://investmentbankerparis.blogspot.com/2011/09/le-leverage-des-banques-europeennes.html)
Par contre le modèle français  de banque universelle - banque "multispécialiste" dirait Georges Pauget- qui offre une bonne diversification et cantonne les activités à un tiers du capital des banques est plutôt un point fort et un avantage par rapport à d'autres banques européennes où la partie CIB est plus importante.

Ce débat est l'occasion aussi de souligner la différence de mesure entre les ratios de capital tier1, qui prend en compte les actifs au bilan de manière pondérée (Risk Weighted Assets), et le leverage ratio qui, lui, rapporte au capital la totalité des actifs de manière non  pondérée, avec notamment beaucoup d'actifs qui pèsent peu en capital tier1 et qui sont relatifs aux activités de marchés. Ce sont ces dernières qui sont les plus touchées aujourd'hui par les nécessités du deleveraging et la cherté accrue du funding.

Lire la Libre Opinion:
http://www.lesechos.fr/opinions/analyses/0201666494660-les-quatre-erreurs-des-banques-francaises-231563.php

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