samedi 26 avril 2014

Numericable, une émission high yield record


En écho à notre récent post sur le décollage du marché high yield en Europe, Numéricable (sans compter sa maison mère Altice) a réalisé une émission record , de près de 11 Mds USD, cette semaine, en plusieurs tranches et monnaies (USD, Euro) effaçant le record établi en 2006 par la société néerlandaise   NXP Semiconductors (€5.7 Mds). Cette émission, destinée à financer l’acquisition de SFR,  en dépit de son montant considérable, a été très sur-demandée, soulignant l’engouement actuel, probablement excessif, pour le marché high yield qui ,s’il procure des rendements élevés ,n’en comporte pas moins un degré de risque élevé.

Le tableau ci-dessus, tiré d’un article du FT de ce weekend, recense les principales émissions high yield dans le monde depuis un an. Signe des temps, 3 émissions européennes figurent dans ce top 8 (Numéricable, Altice, Wind).

Ce décollage du marché high yield en Europe traduit aussi un mouvement de désintermédiation bancaire qui s’étend aujourd’hui au-delà de l’univers « Investment Grade » aux Sociétés « Non Investment Grade ».

mercredi 23 avril 2014

Commodity trading


Comme l’avait indiqué le FT ce lundi, Barclays vient d’annoncer, à son tour, qu’elle allait se retirer très largement du Commodity trading, le C de FICC, dans un marché très concentré où les 5 grands acteurs représentait 70% des revenus l’an dernier.

Ce retrait est un signe des temps alors que le Commodity trading fut la star des marchés FICC dans les années 2000. JP Morgan,  Morgan Stanley, BoA ML, Deutsche Bank, UBS, RBS ont déjà eu l’occasion de faire ce même type d’annonce. Goldman Sachs est la seule banque d’investissement qui n’ait pas revu à la baisse ses ambitions.

D’après le cabinet Coalition, cité par le FT, les revenus de 10 principales banques dans le domaine du Commodity trading ont chuté de 14.1 Mds USD en 2008 à 4.5 Mds en 2013, ce qui est vertigineux.

Les raisons de ces retraits : un marché des commodities moins favorable en termes de prix et un fort durcissement de la régulation et des besoins en capital de ces activités pour les banques.

Barclays annonce un autre mouvement intéressant : la fusion dans une même division de ses activités de trading Equity et Credit, traditionnellement séparées dans des Divisions Equity et FICC. Objectif : rationaliser, mettre en commun les infrastructures de trading et développer des synergies. SG CIB avait fait cela, il y’a quelques années déjà, en regroupant ces deux divisions dans une seule entité « Markets ».

dimanche 20 avril 2014

L'indiscutable décollage du marché High Yield en Europe


Ce graphique est tiré du très intéressant rapport de Paris Europlace « Financement en dette des PME/ ETI » réalisé sous la direction d’Olivier Casanova, directeur Financier de Tereos (à télécharger sur le site de Paris Europlace).

Le rapport fait un point actualisé et très documenté sur le financement des PME/ETI  en France (recommandé à nos étudiants).

Il met en exergue, entre autres, le décollage du marché de financement obligataire High Yield (par opposition au marché High Grade) en Europe et en France, à l’instar de ce qui existe depuis de longues années aux Etats Unis. Ce marche High Yield est resté extrêmement dynamique depuis de le début de l’année 2014, aussi bien pour les corporates que pour le financement de LBO.

Fusion Lafarge – Holcim : un catalyseur pour relancer le gros M&A ?


L’annonce des discussions en vue d’une fusion entre le N° 1 et le N° 2 du secteur est une nouvelle saisissante ! Elle avait paru longtemps improbable compte tenu de la rivalité naturelle qui existait entre les deux Groupes et des positions dominantes qu’ensemble ils pourraient avoir sur certains marchés comme la France, aux Etats Unis, au Canada ou au Brésil.

 Mais apparemment les deux Groupes privilégient la complémentarité qu’ils pourraient avoir sur un certaine nombre de Zones  car comme le relève un analyste cité par Reuter :"Lafarge est fort en Afrique et au Moyen-Orient, où Holcim est pratiquement absent (...) Holcim a une position forte en Amérique latine, où Lafarge n'est pas établi. En outre, en Asie, les implantations des deux sociétés montrent une certaine complémentarité".

Une fusion entre égaux sera une opération certainement longue et compliquée au plan juridique pour se conformer aux règles de la concurrence sur les différents marchés mais audacieuse et séduisante comme en atteste la réaction très positive des marchés. Elle devrait être assez simple au plan opérationnel, les deux entreprises, qui ont à peu près la même valeur boursière, pourraient être simplement fédérées par une holding commune qui deviendrait la nouvelle entité cotée.

Ce pourrait être aussi le catalyseur pour relancer des grandes opérations de M&A comme l’avaient été en leur temps l’OPA sur Telecom Italia en Italie (1998) ou l’OPA de Mittal sur Arcelor (2006) en  changeant l’air du temps et incitant d’autres entreprises à voir « grand ». A suivre…

FICC


Dans sa dernière livraison (19 Avril, “The engine of investment banking is spluttering”), The Economist publie un graphique qui remet en perspective les revenues de banque d’investissement avec une décomposition devenue traditionnelle, Advisory (M&A, ECM, DCM), Equity ( Actions ert dérivés), FICC ( Fixed Income, Currencies, Commodities). L’année 2013 avec environ 150 Milliards de USD de Revenus globalement est en léger retrait sur 2012 et au-dessus de 2011, mais très en deca des niveaux atteints en 2009, le sommet « post Lehmann ».

Le principal responsable de ces évolutions est la partie FICC, la composante la plus importante des revenus de banque d’investissement, partie FICC qui a baissé en valeur absolue ( de 174 Mds USD en 2009 à 74 Mds USD en 2013), mais aussi en valeur relative, du fait d’une meilleure tenue de l’Equity. FICC est ainsi passé d’un peu plus de 60% du total de revenus de banque d’investissement – sa part historique– à un peu moins de 50%.

En 2013 les revenus de FICC ont baissé de près de 20% et la tendance est à une nouvelle baisse en 2014.

Cette tendance, globale, est encore plus marquée en Europe et à Londres, ce qui se traduit par une perte des parts de marché des banques d’investissement européennes..

La panne du principal engin des banques d’investissement est évidemment problématique et les conduit à s’ajuster en conséquence, avec la question de savoir quelle est la part conjoncturelle dans cette évolution et quelle est la part structurelle, en particulier liée aux nouvelles régulations.