jeudi 29 décembre 2011

Quoi de neuf sur la blogosphère de Finance ?


Un post récent – un article dans le jargon –du blogger américain, Josh Brown (The Reformed Broker) fait un point sur les nouveautés, somme toute assez limitée, de l’année 2011. On retiendra, en particulier, un nouvel agrégateur, assez joliment présenté, Counterparties , abrité par Reuters et animé, notamment, par Felix Salmon, qui a son propre blog par ailleurs. On l’ajoutera à l’indispensable Abnormal Return. Des blogs de marchés distingués par Josh Brown (voir le post en lien), on retiendra aussi Peter Brandt’s, très spécialisé sur les matières premières. Le reste de cet univers est assez stable.

On trouvera tous ces blogs dans notre Blogroll, c'est-à-dire sur la colonne de droite de ce blog. Il vous suffira de cliquer sur le nom du blog pour y acceder.

On le sait, aux Etats Unis, comme ce blog l’a fait découvrir à beaucoup de ses lecteurs, il existe une blogosphère de finance foisonnante, et devenue très influente, qui n’a pas d’équivalent en Europe. Ce qui est tout à fait étonnant.

Outre Atlantique, les blogs sont généralement le fait de professionnels de la finance, parfois d’académiques. Ils ont un angle et un ton qui leur est propre, mais ils sont généralement à la fois experts et agréables à lire. Un zeste d’irrévérence et d’humour fait également partie du cocktail.
Beaucoup des blogs sont proches de la communauté hedge funds, dont sont souvent issus les auteurs. Certains sont soutenus par des VC investisseurs (Business Insider par exemple) qui ont apporté le capital et espèrent en sortir avec profit un jour.

Ces blogs sont devenus très influents auprès, tant des investisseurs institutionnels que des particuliers, et sont des faiseurs d’opinions qui ne peuvent pas été négligés. Ainsi le Département du Trésor américain a été amené à organiser des réunions particulières, et au plus haut niveau, avec les animateurs des principaux blogs, pour leur expliquer la politique qui était menée et répondre à leurs questions.

Que ce phénomène, qui s’est imposé depuis plusieurs années aux Etats unis, n’ait pas traversé l’Atlantique est réellement surprenant. Ce n’est pas un problème de demande car une bonne partie de l’audience des blogs américains vient d’Europe. C'est un problème d'offre et il est étonnant qu'elle n’ait pas émergé sur un terreau comme la City. Le seul équivalent des grands blogs américain est le très remarquable FT Alphaville mais qui, significativement, a vu le jour dans la mouvance d’un journal, le FT.

FT Alphaville est un cas intéressant car il est doté d’une rédaction qui lui est propre. Cette équipe est pointue et branchée sur le reste de la blogosphère (de fait américaine) et la communauté financière de la City. Le ton est bien celui, informel et incisif, d’un blog. Il n’a rien à voir avec un site internet de journal qui est tout à fait autre chose.

Nous avions fait figurer une stricte sélection de blogs de finance dans notre « blogroll », mais celle-ci s’est allongée au fil du temps et peut décourager. C’est la raison pour laquelle on en suggèrera un mode d’emploi, même si le mieux est de vagabonder et de visiter pour faire sa propre sélection.
Nous serions, pour notre part, tenté de proposer le parcours suivant, sélectif (tous les blogs sont dans la blog roll), avec une mention spéciale pour la « crème de la crème » assortie d’un * :

-incontournables :
Big Picture*, animé par Barry Ritholtz
FT Alphaville*, le blog dans l’orbite du FT
Abnormal Return*, un agrégateur, présentant une sélection quotidienne des posts les plus intéressants
Counterparties, un nouvel agrégateur

-Autres grands blogs américains généralistes :
Business Insider*, dont le rédacteur en chef est l’ancien analyste vedette du temps de la bulle internet, Harry blodget, et dont nous regrettons, toutefois, une dérive "people"
Naked Capitalism
The Baseline Scenario, animé par un ancien économiste en chef du FMI, Simon Johnson
Felix salmon, de Reuter
Reformed Broker de Josh Brown

-Blogs analysant l’évolution des marchés :
Credit Writedowns
Crossing Wall Street
Calculated Risk
Marketwatch
Pragmatic Capitalism*
Seeking Alpha
Think Big-bespokeinvestment*
Peter Brandt’s, avec un accent sur les marchés de matières premières

-Blog sur M&A et Corporate Finance:
Dealbook*, un blog dans l’orbite du New York Times

-Blogs sur la gestion alternative et les hedge funds:
All About Alpha
Market Folly

-Blogs sur le Private Equity et le Venture Capital:
PE Hub News
A VC, animé par Fred Wilson, VC
Ventureblog, animé par David Hornik, VC

-Blogs "académiques" :
CXO Advisory, sur la recherche académique appliquée aux marchés
Economist’s view
Finance professor.com
Musing on Markets*, le blog du Professeu Aswath Damodaran
The SSRN blog, panorama de la recherche académique
VOXEU, qui fait un état de la recherche académique, en particulier européenne

-Un blog « people » sur Wall Street:
Deal breaker

-Blogs pour étudiants:
Finance Career News and Advice*
Investment Banking interview prep*
Mergerandinquisitions*

En Europe, on citera aussi:
Le Blog de Jean-Florent Rerolle*, sur les sujets de Corporate Governance Evers on Finance, DFCG*, le blog de l’association des Directeurs Financiers et Contrôleurs de Gestion, animé par François Meunier
La Finance Démystifiée*, de Georges Ugeux, dans l’orbite du Monde
Le Blog Ledouble, animé par Dominique et Frédéric Ledouble avec un focus sur les sujets d’évaluation et de comptabilité
Le Blog à Lupus, blog généraliste très actif

En lien le post de The Reformed Broker:
http://www.thereformedbroker.com/2011/12/28/2011-the-year-in-financial-blogging/

IPO : go east young man!

L’Asie a une nouvelle fois dominé le marché des IPO, Hong Kong arrivant en tête. Wall Street a perdu sa couronne depuis 2008. Un article du FT du jour détaille la chose.
Cette hyperactivité de la bourse asiatique, note l’article, a conduit à une très forte concurrence. Des Sociétés de Bourse (« Securities ») chinoises envers les banques internationales : elles ont réussi à conquérir 30% de part de ce marché à Hong Kong. Sur les commissions d’introduction qui en une décade sont passées en moyenne de 3.5% à 2.2 %.
Le graphique ci-dessous de The Economist donne le podium mondial des IPO qui voit Hong Kong coiffer d'une courte tête New York (NYSE) alors que Paris ne figure pas sur la photo.


jeudi 15 décembre 2011

La structure de financement des entreprises françaises

On sait que les entreprises européennes sont particulièrement dépendantes du crédit bancaire pour leur financement : à hauteur de 75% globalement (contre 80% avant 2008) versus 20% pour les américaines et 50% pour les japonaises. La "crise" a, en effet, accentué le mouvement de désintermédiation en Europe et c'est une tendance qui va se poursuivre favorisée par Bâle 3 ou bien Solvency2 qui pousse les Compagnies d'Assurance à investir dans les obligations "corporates".

Si le Crédit Bancaire demeure la source de financement dominante, tel n'est pas le cas des très grandes entreprises qui ont une structure de financement qui s'apparente à celle de leurs homologues américaines. C'est ce que met bien en valeur une étude récente de B Finance pour l'association des trésoriers d'entreprise (AFTE) que l'on trouvera en lien.

Nous en avons retenu deux graphiques très parlants.

Le premier concerne les entreprises non financières du CAC 40 Il montre que 60% de leur financement est à base obligataire, la dette bancaire ne représentant que 26% de leur financement.


L'autre graphique décrit la structure de financement des autres grandes entreprises, un peu moins grandes, qui constituent l'indice SBF 120. La dette bancaire y est toujours majoritaire - 59%- contre 30% pour les financements obligataires.
Conclusion : ces dernières entreprises, dans un contexte de crédit bancaire plus difficile et plus onéreux, devront elles aussi recourir plus fortement aux marchés obligataires pour réduire leur dépendance au crédit bancaire. Bâle 3 et Solvency2 à n'en pas douter vont se traduire par un nouvel essor des marchés de capitaux - en tous cas de dettes- en Europe. Une bonne nouvelle tout de même pour les banques d'investissement.Vive la crise?

En lien:

samedi 10 décembre 2011

Inégalités : "l'exception Française"


Ce graphique tiré d'une étude de l'OCDE et publié par la Lex du FT du jour montre que la France serait le seul des grands pays où les inégalités de revenus ne seraient pas accrus au cours des 25 dernières années

dimanche 27 novembre 2011

La réforme des marchés dérivés OTC

On en parle moins que de la mise en œuvre des mesures Bâle 3, mais la mise en place de la réforme des marchés dérivés OTC, c’est dire non réglementés, approche et devrait intervenir en 2012, au début de l’année en ce qui concerne les Etats Unis (Dodd-Franck), la fin pour l’Europe (EMIR).
L’enjeu de cette réforme est considérable. Les produits dérivés, qui à l’origine s’échangeaient sur des bourses, se sont très largement déportés vers des marchés OTC, de gré à gré. Ils dominent aujourd’hui les marchés financiers et l’activité des banques d’investissement. Ainsi ils ont été jusqu’à représenter les 2/3 environ des revenus des grandes BFI françaises, et encore plus de leurs profits.
Les réformes envisagées s’ordonnent autour de cinq préoccupations :

-assurer une plus grande
transparence (volumes – prix) des transactions réalisées sur le marché OTC, ce qui devrait faciliter leur transfert ultérieur sur des marchés organisés

-Obligation d’ échanger sur les produits OTC standardisés en passant par une
Chambre de Compensation (Central Clearing ou CCP), dument capitalisée et régulée, de sorte à assurer une meilleure sécurité du risque de contrepartie

-Obligation d’échanger tous les produits dérivés OTC sur des
marchés organisés ou des plateformes électroniques

-allouer une charge en
capital aux opérations sur dérivés reflétant de manière plus appropriée les risques qu’ils font peser sur le système financier (Bâle 3 a prévu d’alourdir substantiellement leur charge en capital) avec un traitement « punitif » pour les opérations qui ne passeraient pas par une Chambre de Compensation

-
l’enregistrement de toute transaction de produits dérivés OTC auprès d’un « trade depository» (ou « référentiel » en français) pour en assurer la traçabilité.


Les règles du jeu ne sont pas totalement précisées  et la manière dont les régulations américaines et européennes s’articuleront n’est pas non plus encore très claire. Mais cela constituera une contrainte supplémentaire sur l’activité et la profitabilité des banques d’investissement. C’est un élément qui concourt à la redéfinition de leur business model.

dimanche 13 novembre 2011

L’évolution du business model des banques d’investissement


L’investment banking va sortir transformé de la crise actuelle, ouverte en fait en 2008, à la suite de la faillite de Lehmann Brothers.
On relèvera à ce propos les considérations de Josef Ackermann, le CEO de Deutsche Bank, dans les colonnes du FT du 8 Novembre : 
«Investment banking will remain attractive” but “will be more scale-driven, more efficiency-driven ... There will probably be more investment in technology and some of the more sophisticated products will probably be less important – which will lead to a less complex, less sophisticated investment banking model”.
“You will see emerging markets becoming much more open to investment banking products; there will be a consolidation in the industry; those who have a global franchise will be the beneficiaries.”

samedi 5 novembre 2011

La chute de MF Global









Source : FT - Big Picture

Le courtier américain MF Global a fait faillite pour avoir trop spéculé sur la dette souveraine européenne sous la houlette mégalomaniaque de Jon Corzine, ancien CEO de Goldman Sachs, devenu ensuite Sénateur et Gouverneur Démocrate du New Jersey. On lira en lien la chronique satirique et hilarante de cette malheureuse saga sous la plume de Jonh Grapers dans le FT (via le site Big Picture).

En lien:
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/2975a480-0545-11e1-b8f4-00144feabdc0.html#axzz1cq9p2hUA

mercredi 26 octobre 2011

De la nécessité et du bon usage du secteur financier









On lira avec intérêt la synthèse de cette recherche du Professeur Wouter den Haan ("Why do we need a financial sector?"), illustrée par ce graphique sur l'évolution de la part de la valeur ajoutée du secteur financier aux Etats Unis, dans le blog Vox.
Voir aussi la bibliographie à laquelle se réfère cette recherche.
En lien:
http://www.voxeu.org/index.php?q=node/7149

Le tier 1 des banques européennes et américaines

source : FT
Ces graphiques publiés par le FT il y'a quelques jours montrent que jusqu'à maintenant le tier 1 des banques européennes se comparait avantageusement à celui des grandes banques américaines. Bien entendu la prise en compte d'un mark to market des dettes souveraines devrait amener à rendre moins flatteuse la comparaison. Ajoutons qu'il est aussi un autre ratio, de plus en plus considéré, et qui est moins favorable : le "leverage ratio" (voir posts précédents).
Le deuxième graphique montre que les banques européennes ont amélioré leur tier 1 par une moindre progression de leur RWA, ce qui peut s'expliquer par différents facteurs : effets cycliques, moindre croissance, désintermédiation et plus recemment "deleveraging"...

Cartoon


Un cartoon repris de Big Picture sur l'état de l'Union Européenne. Amusant...

dimanche 16 octobre 2011

L'évolution des taux d'intérêt réels à long terme aux Etats Unis sur longue période







(cliquer pour agrandir)

Ce graphique, reproduit par le WSJ, met en exergue combien les taux d'intérêt à long terme aux Etats Unis sont bas au regard de la tendance de longue période, ce qui constitue à la fois une opportunité et l'expression de la difficulté des temps. Une aubaine en tous cas pour le financement de la dette publique.

En lien l'analyse du WSJ:
http://blogs.wsj.com/marketbeat/2011/10/13/real-interest-rates-1919-the-present/

L'évolution du spread obligataire (10 ans) entre la France et l'Allemagne















(cliquer pour agrandir)


Tiré de Global Macro Monitor:
http://macromon.wordpress.com/2011/10/15/spooky-chart-french-with-an-irish-brogue/

Apercu sur l'évolution du marché high yield US

Source : FT
Ce graphique, tiré du FT de Vendredi, montre que si les émissions de high yield auront été importantes en 2011, bien qu'en retrait sur 2010, les rendements se sont envolés depuis l'été et reflètent une perception très négative des perspectives économiques à venir.

Le modèle des CIB françaises en question

Dans une très bonne libre opinion des Echos, Laure Berny et Elsa Conesa analysent les raisons pour lesquelles les banques françaises sont aujourdhui sous pression. Elles s'interrogent en particulier sur les limites du modèle français de "banque universelle" qui fut, jusqu'à maintenant, un facteur explicatif de leur réussite.
Il nous semble que ce qu'elles décrivent excellemment est plutôt une mise en cause de leur modèle de Banque de financement et d'investissement qui explique, du fait d'un hyperdéveloppement des activités de marché, un "leverage ratio" élevé et des besoins important de "funding", en particulier en dollars alors qu'elles ne collectent pas ou peu de dépôts dans cette devise. C'est ce qu'illustrait un graphique très parlant, qui figurait dans un post précédent et que nous reproduisons ici. Le business model des CIB françaises n'est à vrai dire guère différent d'autres banques européennes telles Deutsche Bank et Barcap qui, de la même manière, doivent revoir à la baisse leur leverage et leurs activités de marchés.
(Voir le post précédent pour des graphiques agrandis :
http://investmentbankerparis.blogspot.com/2011/09/le-leverage-des-banques-europeennes.html)
Par contre le modèle français  de banque universelle - banque "multispécialiste" dirait Georges Pauget- qui offre une bonne diversification et cantonne les activités à un tiers du capital des banques est plutôt un point fort et un avantage par rapport à d'autres banques européennes où la partie CIB est plus importante.

Ce débat est l'occasion aussi de souligner la différence de mesure entre les ratios de capital tier1, qui prend en compte les actifs au bilan de manière pondérée (Risk Weighted Assets), et le leverage ratio qui, lui, rapporte au capital la totalité des actifs de manière non  pondérée, avec notamment beaucoup d'actifs qui pèsent peu en capital tier1 et qui sont relatifs aux activités de marchés. Ce sont ces dernières qui sont les plus touchées aujourd'hui par les nécessités du deleveraging et la cherté accrue du funding.

Lire la Libre Opinion:
http://www.lesechos.fr/opinions/analyses/0201666494660-les-quatre-erreurs-des-banques-francaises-231563.php

Le rendement réel des différentes classes d'actifs et la norme

Source : The Economist
Dans l'article en lien, The Economist publie ce graphique qui compare le rendement réel de différentes classes d'actifs au cours des 4 dernières années avec leur rendement sur longue période, depuis 1982. La question sous jacente est de savoir, quand il y'a un écart, si les marchés doivent reconverger vers leur tendance de longue période, à supposer qu'elle constitue une "norme". Intéressant à lire pour investisseurs déboussolés.
En lien:
http://www.economist.com/node/21532276

dimanche 9 octobre 2011

L'évolution du fee pot de l'investment banking

Source : The Economist
Ce graphique, au profil heurté, indique les évolutions des revenus investment banking au sens sens strict, i.e M&A (36% du total), Equity et Debt Capital Markets (45%) et les fees d'arrangements de financement (loans). Ces revenus ne représentent, on le rapelle, que 20% des revenus d'investissement banking, dont les revenus de trading constituent l'essentiel (80%).
Ces revenus sont en progression sur les 9 premiers mois de l'année (+8%), mais en chute libre au 3ème trimestre.
Voir le commentaire de The Economist
http://www.economist.com/node/21531506

Toutes les banques souffrent comme le montre l'évolution de leurs CDS

Source : The Economist
Toutes les banques souffrent, pas simplement les européennes, mais les américaines aussi, comme en témoignent la chute générale des cours de bourse et l'évolution des CDS 5 ans. Comme le montre le graphique, tiré de The Economist, l'évolution des CDS des banques américaines est parralèle et similaire.

Voir l'article de The Economist en lien:

http://www.economist.com/node/21531473

dimanche 18 septembre 2011

Le succès des émissions obligataires en dollars auprès des émetteurs non américains

Source : FT
Un article intéressant du FT (« Europe turmoil triggers rush for yankee issuance ») souligne la part importante que les sociétés étrangères, et en particulier européennes, ont pris sur le marché des émissions obligataires en dollars. Ces émissions en bonds émanant de sociétés étrangères contituent les « yankee bonds ». De 1995 à 2007, ces Yankee bonds ont représenté en moyenne 27% du total du marché des émissions obligataires investment grade. Depuis le début de l’année, c’est 42%.
Si les grandes sociétés de la zone euro ont eu pas mal recours au marché dollar depuis la crise de 2008, comme on le voit sur le graphique, le mouvement s’est accentué depuis le début de l’année. Pour des considérations de diversification des sources de financement et ne pas dépendre uniquement du marché euro plus intermittent. Et surtout pour des raisons de coûts : ces émissions en dollars sont transformées en euros, au travers d’opérations de swap, qui sont actuellement extrêmement avantageuse pour les émetteurs, du fait de l’appétit des banques européennes pour le dollar.
Gageons que cette tendance devrait se poursuivre dans la période à venir.

Delta One

 source : FT

Les activités « Delta One » viennent à nouveau de défrayer la chronique avec la fraude UBS, qui s’est produit dans le même secteur que celui dans lequel officiait Jérome Kerviel. Le paradoxe est que cela concerne des activités, généralement rattachées au Département Equity Derivatives, supposées ne comporter que des riques limités. Les desks Delta One sont des fabriques de produits proposés aux investisseurs institutionnels qui répliquent les performances d’un portefeuille de titres sous jacents. L’investisseur souhaitent en avoir le rendement sans détenir directement le portefeuille sous-jacent. Un bon exemple de ce type de produit est constitué par les trackers (ETF). Il peut s’agir aussi de produit tels que que des produits dits « total Return Swaps, Futures sur actions et indices, Certificats Delta One (Stock/ Indices), Portfolio Swap, Dividend Swap ». On parle de delta One pour que signifier que le produit reflète exactement l’évolution du portefeuille sous-jacent : ci celui-ci varie de 10% , la performance du produit sera de 10%. L’activité qui joue sur toute une série d’instruments financiers ne comporte pas « d’effets de levier ». C’est une activité à faible marge mais à gros volume. La banque va gagner si elle est en mesure, grâce à sa dextérité, de faire un peu mieux que la performance attendue par l’investisseur, en empochant cette différence.

Ces caractéristiques (gros volumes) expliquent que les pertes puissent correspondre à de très grosses expositions de marché.

Les activités Delta one existent dans toutes les banques. Elles sont considérées comme peu « glamour », car elles ne sont pas très sophistiquées. Mais elles sont normalement assez profitables et connaissent une croissance forte  car les produits en sont prisées par les investisseurs. Ces activités sont normalement des activités – clients mais peuvent aussi être pratiquées par les banques pour compte propre.

Le tableau ci-dessus, tiré du FT, indique les plus gros intervenants en la matières, parmi lesquels Société Générale et BNP Paribas, ce qui est logique compte tenu de leur leadership en matière d’équity derivatives.

samedi 17 septembre 2011

Cartoon : la prospérité au coin de la rue


Tiré de Big Picture

Le rapport de la Commission indépendante sur la réforme bancaire au Royaume Uni

Comme convenu, la Commission indépendante présidée par John Vickers a remis son rapport final. On le trouvera en lien.
La principale proposition consiste à isoler la banque de détail (ring fence) de la banque d'investissement dans les groupes bancaires britanniques. Il est proposé que la réforme soit mise en oeuvre à horizon 2019.
Dans son executive summary la Commission explique qu'elle n'a pas voulu remettre en cause le modèle de la banque universelle en préconisation une séparation complète des activités de banque retail et de banque d'investissement comme c'était le cas avec le Glass Steagall Act. Elle entend seulement "immuniser" la banque retail des activités à risques de la banque d'investissement. Certaines activités de corporate banking qui sont dans le périmètre des BFI pourraient être exercées dans le cadre de la banque retail comme les activités de prêts aux grandes entreprises et de financements structurés tels que le project finance. Il en serait de même pour des activités sans risques de la banque d'investissement telles que le M&A. La banque retail ferait l'objet d'une gouvernance particulière: elle serait filialisée et aurait un board avec une majorité d'administrateurs indépendants.
Ces conclusions ont eu un écho tout particulier avec la fraude dont a fait l'objet UBS. Martin Wolf, le célèbre éditorialiste du FT et membre de la Commission, a fait valoir que c'était la meilleure démonstration de leur pertinence. Il est vraisemblable qu'elles seront adoptées par le Parlement britannique et pourraient aussi influencer les régulateurs européens.
Si le modèle de la banque universelle n'est pas remis en cause, son fonctionnement et son funding en deviendrait plus coûteux, ce qui s'ajouterait à l'effet de Bâle 3.

Selon The Economist de 18 à 36% des actifs des banques britanniques (cf en lien) pourrait ainsi faire l'objet de la "ring fence".


On pourra lire avec intérêt l'ensemble du rapport de la Commission qui présente une analyse approfondie du système bancaire britannique et des enjeux des nouvelles régulations bancaires.

En lien, le rapport (via FT Alphaville)
http://av.r.ftdata.co.uk/files/2011/09/ICB-Final-Report.pdf

Le commentaire de The Economist:
http://www.economist.com/node/21529047

dimanche 4 septembre 2011

Les loyers de l'immobilier de bureau dans le monde


The Economist donne une hiérarchie de la location de l'immobilier de bureau dans le monde qui montre que si Honk Kong est au premier rang juste devant Londres, Paris figure en 4eme position.
Cette hiérarchie et surtout l'évolution d'une année sur l'autre, exprimées en US dollars, sont évidemment influencées par l'évolution de la monnaie verte.

Voir en lien:
http://www.economist.com/node/21528295

Le top 10 des assets managers dans le monde

Ce graphique, tiré d'un article de The Economist consacré à BlackRock, donne la hiérarchie des grands asset managers, classement fortement dominé par BlackRock depuis son acquisition de Barclays Global Investors (BGI). On remarquera qu'Amundi y a fait son entrée.

Voir en lien l'article sur BlackRock:
http://www.economist.com/node/21528241

Le leverage des banques européennes









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FT Alphaville reprend deux graphiques issus d'une étude UBS qui illustrent le "leverage" des banques européennes, et partant leur besoin en "funding". Ils mettent en exergue, ce qui est bien connu, un leverage supérieur à la moyenne des banques francaises lié à l'importance de leurs activités de marché.
Le premier graphique présente le ratio dépots/actifs.
Le second graphique est un "leverage ratio", c'est à dire le ratio capital/ actif total (non pondéré).

Voir en lien:
http://ftalphaville.ft.com/blog/2011/09/01/666396/un-petit-french-funding-probleme/

dimanche 28 août 2011

Les 12 plus grandes entreprises non financières dans le monde


source : The Economist
C'est un classement établi par The Economist sur la base de la valeur d'entreprise (Equity + Debt). GE qui domine le classement a un statut quelque peu hybride car c'est en partie une entreprise financière. On retrouve dans le lot une dominante de pétroliers, d'entreprises TMT et de sociétés américaines. Deux entreprises européennes figurent dans ce classement, Royal Dutch Shell et Nestlé.
Voir en référence:
http://www.economist.com/node/21526381

samedi 27 août 2011

Le trend baissier des marchés d'actions











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Ce graphique reproduit par Big Picture montre l'évolution de la capitalisation boursière américaine (NYSE + NASDAQ) par rapport au PIB nominal sur longue période.
On constate que le ratio, qui est de 60% sur longue période, est passé nettement au dessus de ce niveau à la fin des années 80, pour atteindre un pic en 2000 (180%) et ensuite s'inscrire dans un trend baissier. Le ratio tournait autour de 120% en juillet dernier.
On trouvera d'auttes graphiques complémentaires sur ce trend baissier dans le post de Big Picture en lien:
http://www.ritholtz.com/blog/2011/08/secular-bear-markets-2/

Bon résumé du mois d'aôut

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Source : Big Picture

dimanche 14 août 2011

L'évolution relative du rendement des obligations d'Etat et des actions aux Etats Unis

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Ce graphique met en exergue l'évolution relative du rendement des obligations d'Etat et des actions (rendement du dividende) aux Etats Unis depuis 1985. On constate que l'on s'est écarté de la tendance de longue période depuis les années 2002-2003 et surtout depuis la crise.
Le rendement des actions est devenu aujourd'hui nettement supérieur à celui des obligations d'Etat. Ce signal est relativement complexe à interpréter, comme en témoigne la discussion autour du post de Felix Salmon, le blogger de Reuters (voir en lien).

http://blogs.reuters.com/felix-salmon/2011/08/12/chart-of-the-day-the-great-earnings-yield-divergence/

L'évolution du poids des divers secteurs dans le S&P 500













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Il est intéressant de remettre en perspective l'évolution du poids des grands secteurs dans la composition du S&P 500 comme le fait bespoke-thinkbig (voir en lien)

http://bespokeinvest.squarespace.com/thinkbig/2011/8/12/recent-changes-in-sp-500-sector-weightings.html

vendredi 12 août 2011

Cartoon : rumeurs et efficience des marchés


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Cartoon hilarant tiré d'une chronique de Paul Krugman dans le NYT et que nous a aimablement signalé le blogger Jean-Florent Rerolle

jeudi 11 août 2011

Cartoon


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tiré de Big Picture

jeudi 4 août 2011

Le rating des entreprises du S&P 500


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Intéressant graphique du NYT sur la distribution des rating du S&P 500
Voir dans Big Picture:
http://www.ritholtz.com/blog/2011/08/triple-aaa-companies-not-so-much/

dimanche 31 juillet 2011

Le rating des pays selon S&P


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Source : Thompson Reuter - Big Picture

jeudi 28 juillet 2011

Rémunérations de CEO


Source : FT  Cliquer pour agrandir
Le FT a publié une enquête intéressante cette semaine sur les "executive pays" ("The trickle-up effect"). Elle était accompagnée des graphiques ci dessus qui mettent en  évidence:
-l'évolution de la rémunération des CEO au UK exprimée en multiple de la rémunération moyenne : le multiple est passé de 47 dans les années 98 à 120 aujourd'hui après un pic à 150
-l'évolution relative de cette rémunération par rapport à la "market cap": le lien n'est pas évident
-la part des 1% les mieux rémunérés dans le revenu global du pays : cela représente un peu moins de 10% dans un pays comme la France contre 15% ou plus au UK et aux US. On voit clairement 2 modèle: un modèle "anglo-saxon" (Us - UK) où cette part s'est fortement accrue depuis les années 85 (avec une contribution significative des rémunérations de la Finance) et des pays comme la France, le Japon, la Suède et probablement l' Allemagne où cette part est stable sur longue période mais est remontée depuis un point bas atteint à la fin de la décennie 70.

La taille des différents marchés d'obligations gouvernementales








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En rouge les deniers bonds notés AAA
Commentaire dans FT Alphaville:
http://ftalphaville.ft.com/blog/2011/07/27/636031/alternatives-to-the-usaaa-theres-not-much/



-usaaa-theres-not-much/

mardi 19 juillet 2011

Blogosphère de Finance : mode d'emploi

Aux Etats Unis, comme ce blog l’a fait découvrir à beaucoup de ses lecteurs, il existe une blogosphère de finance foisonnante, et devenue très influente, qui n’a pas d’équivalent en Europe. Ce qui est tout à fait étonnant.

Outre Atlantique les blogs sont généralement le fait de professionnels de la finance, parfois d’académiques. Ils ont un angle et un ton qui leur est propre, mais ils sont généralement à la fois experts et agréables à lire. Un zeste d’irrévérence et d’humour fait également partie du cocktail.

Beaucoup des blogs sont proches de la communauté hedge fund, dont sont souvent issus les auteurs. Certains sont soutenus par des VC investisseurs (Business Insider par exemple) qui ont apporté le capital et espèrent en sortir avec profit un jour.

Ces blogs sont devenus très influents auprès, tant des investisseurs institutionnels que des particuliers, et sont des faiseurs d’opinions qui ne peuvent pas été négligés. Ainsi le Département du Trésor américain a été amené à organiser des réunions particulières, et au plus haut niveau, avec les animateurs des principaux blogs, pour leur expliquer la politique qui était menée et répondre à leurs questions.

Que ce phénomène, qui s’est imposé depuis plusieurs années aux Etats unis, n’ait pas traversé l’Atlantique est réellement surprenant. Ce n’est pas un problème de demande car une bonne partie de l’audience des blogs américains vient d’Europe. C'est un problème d'offre et il est étonnant qu'elle n’ait pas émergé sur un terreau comme la City. Le seul équivalent des grands blogs américain est le très remarquable FT Alphaville mais qui, significativement, a vu le jour dans la mouvance d’un journal, le FT.

FT Alphaville est un cas intéressant car il est doté d’une rédaction qui lui est propre. Cette équipe est pointue et branchée sur le reste de la blogosphère (de fait américaine) et la communauté financière de la City. Le ton est bien celui, informel et incisif, d’un blog. Il n’a rien à voir avec un site internet de journal qui est tout à fait autre chose.

Nous avions fait figurer une stricte sélection de blogs de finance dans ce l’on appelle la « blog roll » ou «blogs de référence » (il suffit de cliquer pour accéder au blog en question) mais celle-ci s’est allongée au fil du temps et peut décourager. C’est la raison pour laquelle on en suggèrera un mode d’emploi, même si le mieux est de vagabonder et de visiter pour faire sa propre sélection.

Nous serions, pour notre part, tenté de proposer le parcours suivant, sélectif (tous les blogs sont dans la blog roll), avec une mention spéciale pour la « crème de la crème » assortie d’un * :

-incontournables :
Big Picture*, animé par Barry Ritholtz
FT Alphaville*, le blog dans l’orbite du FT

-Autres grands blogs américains généralistes :
Business Insider*, dont le rédacteur en chef est l’ancien analyste vedette du temps de la bulle internet, Harry blodget, et dont nous regrettons, toutefois, une dérive "people"
Naked Capitalism
The Baseline Scenario
, animé par un ancien économiste en chef du FMI, Simon Johnson
Felix salmon, de Reuter
Reformed Broker-Blogs analysant l’évolution des marchés :
Abnormal Return*, un agrégateur, présentant une sélection quotidienne des posts les plus intéressants
Credit Writedowns
Crossing Wall Street

Calculated Risk
Marketwatch
Pragmatic Capitalism
*
Seeking Alpha
Think Big-bespokeinvestment*


-Blog sur M&A et Corporate Finance:
Dealbook*, un blog dans l’orbite du New York Times

-Blogs sur la gestion alternative et les hedge funds:
All About Alpha
Market Folly


-Blogs sur le Private Equity et le Venture Capital:
PE Hub News
A VC
, animé par Fred Wilson, VC
Ventureblog, animé par David Hornik, VC

-Blogs académiques :
CXO Advisory, sur la recherche académique appliquée aux marchés
Economist’s view
Finance professor.com
Musing on Markets
*, le blog du Professeu Aswath Damodaran
The SSRN blog, panorama de la recherche académique
VOXEU, qui fait un état de la recherche académique, en particulier européenne

-Un blog « people » sur Wall Street:
Deal breaker

-Blogs pour étudiants:
Finance Career News and Advice*
Investment Banking interview prep*
Merger& Inquisitions*


En Europe, on citera aussi:
Le Blog de Jean-Florent Rerolle*, sur les sujets de Corporate Governance Evers on Finance, le blog du Professeur Evers, de la Solvay University
DFCG*, le blog de l’association des Directeurs Financiers et Contrôleurs de Gestion, animé par François Meunier
La Finance Démystifiée, de Georges Ugeux, dans l’orbite du Monde

vendredi 15 juillet 2011

De l'effet richesse aux Etats-Unis

Commentaire en lien:

http://www.theatlantic.com/business/archive/2011/07/chart-of-the-day-why-americans-feel-so-poor/241916/

Saisissante carte de la richesse dans le monde

Cliquer pour agrandir
Voir en lien dans National Géographic



Le top ten en matière de private banking

Source : FT
Les évolutions les plus marquantes de ce nouveau classement, c'est la suprématie désormais des banques américaines devant les suisses et l'entrée, grâce à Fortis, de BNP Paribas dans le top ten. La position de Royal Bank of Canada est également assez remarquable.

mardi 12 juillet 2011

La surévaluation de l'immobilier résidentiel français




































C'est ce qui ressort de ce tableau comparatif de The Economist où le marché français apparait comme le plus surévalué après Honk Kong et avec l'Australie.
Voir l'article en lien:
http://www.economist.com/node/18925999?story_id=18925999