On sait que les entreprises européennes sont particulièrement dépendantes du crédit bancaire pour leur financement : à hauteur de 75% globalement (contre 80% avant 2008) versus 20% pour les américaines et 50% pour les japonaises. La "crise" a, en effet, accentué le mouvement de désintermédiation en Europe et c'est une tendance qui va se poursuivre favorisée par Bâle 3 ou bien Solvency2 qui pousse les Compagnies d'Assurance à investir dans les obligations "corporates".
Si le Crédit Bancaire demeure la source de financement dominante, tel n'est pas le cas des très grandes entreprises qui ont une structure de financement qui s'apparente à celle de leurs homologues américaines. C'est ce que met bien en valeur une étude récente de B Finance pour l'association des trésoriers d'entreprise (AFTE) que l'on trouvera en lien.
Nous en avons retenu deux graphiques très parlants.
Le premier concerne les entreprises non financières du CAC 40 Il montre que 60% de leur financement est à base obligataire, la dette bancaire ne représentant que 26% de leur financement.
L'autre graphique décrit la structure de financement des autres grandes entreprises, un peu moins grandes, qui constituent l'indice SBF 120. La dette bancaire y est toujours majoritaire - 59%- contre 30% pour les financements obligataires.
Conclusion : ces dernières entreprises, dans un contexte de crédit bancaire plus difficile et plus onéreux, devront elles aussi recourir plus fortement aux marchés obligataires pour réduire leur dépendance au crédit bancaire. Bâle 3 et Solvency2 à n'en pas douter vont se traduire par un nouvel essor des marchés de capitaux - en tous cas de dettes- en Europe. Une bonne nouvelle tout de même pour les banques d'investissement.Vive la crise?
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