mardi 29 mai 2012

Le Shadow banking aux Etats Unis n'est plus ce qu'il était










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En lien l'analyse de cette évolution qui a vu le traditionner banking redépasser le shadow banking:
http://ftalphaville.ft.com/blog/2012/05/29/1021101/the-decline-of-us-shadow-banking-charted/

Voir aussi notre post précédent:
http://investmentbankerparis.blogspot.fr/2012/04/shadow-banking.html

lundi 28 mai 2012

Le poids des différentes économie de l'eurozone










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Graphique très parlant qui rapelle que Allemagne + France font près de 50%. En y rajoutant l'Italie, on atteint les 2/3.

Le rating des entreprises, une donnée clé qui gagne à être maitrisée










Le rating est un paramètre essentiel pour les entreprises qui s’endettent. C’est le rating externe pour s’endetter sur les marchés obligataires. Mais c'est aussi, ce qui est méséstimé, le rating bancaire, donnée essentielle utilisée par les banques depuis Bâle2 pour apprécier leur relation bancaire avec leurs clients entreprises et l' estimation de leur risk-reward.

Une étude récente de Bfinance  (en lien) sur un échantillon de 125 corporates européens tend à montrer que c’est une donnée qui ne coule pas de source dans la mesure où les évaluations des agences de rating ou des banques sont souvent divergentes, et cela d’autant plus que la taille de l’entreprise est petite.

Ainsi, selon l’étude, 40% des entreprises de l’échantillon considéré sont notées différemment par S&P et Moody’s. L’étude montre que les différences peuvent tenir aussi à la nationalité de l’entreprise. Ainsi Moody’s serait statistiquement plus favorable aux entreprises françaises. De manière générale les notations moyennes des deux agences de rating privilégieraient dans l’ordre les entreprises britanniques, puis françaises, allemandes et italiennes. S&P seraient plus favorable aux entreprises de petites tailles. Des divergences se constatent également en fonction du secteur d’activité.

Depuis Bâle 2 les banques sont tenues de noter annuellement chacune leurs contreparties. Cette notation va déterminer le capital requis pour les opérations avec cette contrepartie et partant la rentabilité (RAROC) de leur relation. L’expérience montre qu’une même entreprise peut être notée assez différemment par ses différentes banques. L’enjeu de ce rating bancaire est donc d’importance pour l’entreprise. L’étude indique pourtant que les entreprises n’en discutent régulièrement avec leurs banques que dans un cas sur 5. La conclusion est claire : les entreprises devraient accorder autant de soins à leur communication financière avec leurs banques qu’elles ne le font pour leurs apporteurs de capitaux externes, actions et dette.

En lien, l'étude de Bfinance:
http://www.bfinance.fr/images/stories/bfinance/2012/Mai/Notation/imposer%20un%20dialogue%20efficace%20sur%20son%20rating%20bancaire.vf.pdf

dimanche 20 mai 2012

IPO mode d'emploi : l'exemple de Facebook



Source : The Economist

L'IPO de Facebook est l'une des plus importante IPO de l'histoire avec celles de GM et Visa. Elle est l'occasion pour l'excellent blog Mergersandinquisitions (particulièrement recommandé à nos étudiants) d'expliquer très concrètement comment se prépare et se déroule une ipo aux Etats Unis (voir le lien ci après). Le modus operandi d'une ipo en France est d'ailleurs très similaire depuis 1993.
 Voir en lien:
http://www.mergersandinquisitions.com/initial-public-offering-process-ipo/

Sur l'exemple retenu, l'ipo de Facebook, on pourra lire aussi l'analyse (critique) du Professeur Damodaran, la référence en matière d'évaluation, sur son blog Musings on Markets.
Voir en lien:
http://aswathdamodaran.blogspot.fr/2012/05/facebook-hoodies-hubris-and-hoopla.html

jeudi 17 mai 2012

Les pertes de trading de JP Morgan pose une nouvelle fois le problème de la Gouvernance des banques


La bévue de JP Morgan pose de nouveau la question de la Gouvernance des banques dominées par un CEO omnipotent et de la nécessité de dissocier à tout le moins les rôles de Chairman et de CEO. C'est la thèse développée par John Graper dans la tribune publiée dans le FT ("JPMorgan exposes the imperial CEO myth") et que l'on trouvera en lien.
C'est une question qui se pose même pour les meilleurs comme le montre l'exemple de JP Morgan.
Les défaillances des banques intervenues en 2008, répétons le, s'analysaient largement comme une défaillance d'une gouvernance caractérisées par un ceo omnipotent et un board impotent, comme l'ont illustré Lehmann Brothers, Merrill Lynch, UBS, RBS ou Fortis.
Il serait temps que cette dimension de la gouvernance soit prise en compte dans la réforme financière tout autant que les différents ratios financiers (voir notre post http://investmentbankerparis.blogspot.fr/2012/04/la-separation-des-activites-de-banques.html)

En lien, la tribune de John Graper:
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/e8ea4a22-9dd0-11e1-9a9e-00144feabdc0.html#axzz1v9ww06oC

mardi 8 mai 2012

Hedge funds
















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L'évolution, depuis 1990, des actifs gérés par les hedge funds : ceux ci sont aux plus hauts et bénéficient notamment de la diminution du prop trading des banques d'investissement.

Voir le post de FT Alphaville en lien:
http://ftalphaville.ft.com/blog/2012/05/08/990811/hedge-funds-are-flying-high/

mardi 1 mai 2012

Blogosphère de Finance


On le sait, aux Etats Unis, comme ce blog l’a fait découvrir à beaucoup de ses lecteurs, il existe une blogosphère de finance foisonnante, et devenue très influente, qui n’a pas d’équivalent en Europe. Ce qui est tout à fait étonnant.

Outre Atlantique, les blogs sont généralement le fait de professionnels de la finance, parfois d’académiques. Ils ont un angle et un ton qui leur est propre, mais ils sont généralement à la fois experts et agréables à lire. Un zeste d’irrévérence et d’humour fait également partie du cocktail.

Beaucoup des blogs sont proches de la communauté hedge funds, dont sont souvent issus les auteurs. Certains sont soutenus par des VC investisseurs (Business Insider par exemple) qui ont apporté le capital et espèrent en sortir avec profit un jour.

Ces blogs sont devenus très influents auprès, tant des investisseurs institutionnels que des particuliers, et sont des faiseurs d’opinions qui ne peuvent pas été négligés. Ainsi le Département du Trésor américain a été amené à organiser des réunions particulières, et au plus haut niveau, avec les animateurs des principaux blogs, pour leur expliquer la politique qui était menée et répondre à leurs questions.

Que ce phénomène, qui s’est imposé depuis plusieurs années aux Etats unis, n’ait pas traversé l’Atlantique est réellement surprenant. Ce n’est pas un problème de demande car une bonne partie de l’audience des blogs américains vient d’Europe. C'est un problème d'offre et il est étonnant qu'elle n’ait pas émergé sur un terreau comme la City. Le seul équivalent des grands blogs américain est le très remarquable FT Alphaville mais qui, significativement, a vu le jour dans la mouvance d’un journal, le FT.

FT Alphaville est un cas intéressant car il est doté d’une rédaction qui lui est propre. Cette équipe est pointue et branchée sur le reste de la blogosphère (de fait américaine) et la communauté financière de la City. Le ton est bien celui, informel et incisif, d’un blog. Il n’a rien à voir avec un site internet de journal qui est tout à fait autre chose.

Nous avions fait figurer une stricte sélection de blogs de finance dans notre « blogroll », mais celle-ci s’est allongée au fil du temps et peut décourager. C’est la raison pour laquelle on en suggèrera un mode d’emploi, même si le mieux est de vagabonder et de visiter pour faire sa propre sélection.

Nous serions, pour notre part, tenté de proposer le parcours suivant, sélectif (tous les blogs sont dans la blog roll, c'est-à-dire sur la colonne de droite de ce blog, il suffit de cliquer sur le nom du blog pour y accéder), avec une mention spéciale pour la « crème de la crème » assortie d’un * :


-incontournables :

Big Picture*, animé par Barry Ritholtz

FT Alphaville*, le blog dans l’orbite du FT

Abnormal Return*, un agrégateur, présentant une sélection quotidienne des posts les plus intéressants

Counterparties, un nouvel agrégateur tout comme The Street Sleuth

-Autres grands blogs américains généralistes :

Business Insider*, dont le rédacteur en chef est l’ancien analyste vedette du temps de la bulle internet, Harry blodget, et dont nous regrettons, toutefois, une dérive "people"

Naked Capitalism

The Baseline Scenario, animé par un ancien économiste en chef du FMI, Simon Johnson

Felix salmon, de Reuter

Reformed Broker de Josh Brown

-Blogs analysant l’évolution des marchés :

Credit Writedowns

Crossing Wall Street

Calculated Risk

Marketwatch

Pragmatic Capitalism*

Seeking Alpha

Think Big-bespokeinvestment*


Sober Look, petit nouveau très remarquable

Peter Brandt’s, avec un accent sur les marchés de matières premières

-Blog sur M&A et Corporate Finance:

Dealbook*, un blog dans l’orbite du New York Times

-Blogs sur la gestion alternative et les hedge funds:

All About Alpha

Market Folly

-Blogs sur le Private Equity et le Venture Capital:

PE Hub News

A VC, animé par Fred Wilson, VC

Ventureblog, animé par David Hornik, VC

-Blogs "académiques" :

CXO Advisory, sur la recherche académique appliquée aux marchés

Economist’s view

Finance professor.com

Musing on Markets*, le blog du Professeur Aswath Damodaran

The SSRN blog, panorama de la recherche académique

VOXEU, qui fait un état de la recherche académique, en particulier européenne

-Un blog « people » sur Wall Street:

Deal breaker
-Blogs pour étudiants:

Finance Career News and Advice*

Investment Banking interview prep*

Mergerandinquisitions*

En Europe, on citera aussi:

Le Blog de Jean-Florent Rerolle*, sur les sujets de Corporate Governance Evers on Finance, DFCG*, le blog de l’association des Directeurs Financiers et Contrôleurs de Gestion, animé par François Meunier

La Finance Démystifiée*, de Georges Ugeux, dans l’orbite du Monde

Le Blog Ledouble, animé par Dominique et Frédéric Ledouble avec un focus sur les sujets d’évaluation et de comptabilité

Le Blog à Lupus, blog généraliste très actif




Déglobalisation : la montée du protectionnisme bancaire






On parle plus des dangers du protectionnisme industriel et assez peu de cette force montante qu’est le protectionnisme bancaire. C’est une des grandes tendances de la période à venir comme le soulignait dans son récent Etat de l’Union de l’industrie financière Oliver Wyman : « Financial protectionism and changes in regulators desire for capital and funding in subsidiaries will drive a de-globalisation of markets » (voir post précédent) .
Dans une tribune bien documentée Howard Davies, ancien Chairman du FSA, détaille le phénomène, particulièrement patent en Europe.
 La tendance date de 2008, après la chute de Lehmann Brothers, où il est apparu que même les grandes banques internationales restaient avant tout les banques de leur Etat d’origine, à qui revenait le soin de leur porter secours en cas de difficultés, et qu’à tout prendre il valait mieux être la banque d’un grand Etat plutôt que du Luxembourg, de la Belgique ou de la Suisse. Et on pourrait rajouter aujourd’hui être la banque d’un Etat AAA plutôt que BBB. Howard Davis cite une formule savoureuse de Mervyn King, le Gouverneur de la Banque d’Angleterre : « banks are global in life, but national in death ».
Cette montée du protectionnisme bancaire se traduit par un recul de l’internationalisation des plus grandes banques, y compris des banques très globales comme HSBC ou Citi qui ferment ou vendent des implantations. C’est le repli des banques françaises dans les activités de financements spécialisées (shipping, aircrfaft, export finance…) qu’elles dominaient dans le monde. C’est une tendance générale au repli sur le marché domestique encouragé par le régulateur du pays d’origine devenu peu ouvert aux risques « overseas »..
Les banques internationales sont régulées dans leur pays d’origine par un « home regulateur » -l’ACP en France, le FSA en Grande Bretagne, la Bafin en Allemagne ou la Banque d’Italie en Italie - et des « host regulateurs » dans les autres pays. Ces derniers, les « host regulators », sont devenus beaucoup plus interventionnistes et font pression pour que localement les activités bancaires soient menées à travers des filiales (et non pas des succursales) avec les ratios, le funding et la Gouvernance qui va avec. C’est beaucoup plus couteux et complexe pour les banques et conduit à un fractionnement de la régulation financière et à une augmentation du coût du capital pour les agents économiques. La tentation est même grande pour certains Etats d’élaborer leur propre régulation en ignorant souverainement les règles internationales. C’est le splendide isolement qu’a manifesté le Dodd-Franck Act aux Etats Unis. C’est une tentation qui existe aussi en Europe au Royaume Uni, par exemple, ou en Suisse.
C’est un paradoxe à un moment où nombre de régulations sont élaborées au plan international (Bâle 3, Solvency 2…). Une des solutions en Europe pourrait être de donner plus d’autorité à la nouvelle Autorité Bancaire Européenne (EBA) qui n’en a guère, pour le moment.

La tribune de Howard Davies en lien:
http://www.slate.com/articles/business/project_syndicate/2012/04/why_we_should_be_concerned_that_banks_and_the_financial_markets_are_growing_more_protectionist_.html?wpisrc=twitter_socialflow