La Société Technip vient de procéder à une émission d’obligations convertibles ("Océanes") de 500 M EUR dont les caractéristiques illustrent bien les mérites du produit : la durée des OC est de 5 ans, la prime d’émission est de 32% -ce qui correspond aux standards actuels- et le taux d’intérêt, c’est ce qui est le plus remarquable, est de 0.5% seulement.
Les émissions d’obligations convertibles se sont fait rares, ces derniers temps, alors que, surtout pour des mid ou des small cap, elles ont l’avantage de permettre une diversification de leurs financements, et un allongement de leurs maturités (5 ans dans les standards actuels) qui est plus difficile à obtenir sur le marché bancaire, une optimisation du coût cash de la dette et une dilution potentielle à un cours élevé compte tenu de la prime d’émission (autour de 30% actuellement).
Le couple prime d’émission, par rapport au cours de bourse du moment, et taux d’intérêt « bonifié », constitue le prix de l’option de conversion payé par l’investisseur. Ce prix est d’autant plus élevé que la volatilité de l’action est élevée.
Le coupon payé par l’émetteur (0.5% dans le cas de Technip) est, de ce fait, inférieur à celui d’une obligation classique ou d’un crédit bancaire.
L’obligation convertible concourt au mouvement de désintermédiation bancaire qui est à l’œuvre en Europe. Aujourd’hui les grands corporates européens ne dépendent plus du crédit bancaire que pour 30%, à l’instar de leurs homologues américains. Cette tendance à la désintermédiation bancaire s’étend aux mid-cap, d’autant que Bâle 2 et Bâle 3 ne sont pas très incitatifs à l’octroi de crédit par les banques aux entreprises moins bien notées.
L'accès au marché "equity-linked" – les émissions d’OC- est également plus aisé pour certains émetteurs –ce n’est évidemment pas le cas de Technip- qui auraient eu des difficultés à faire appel au marché obligataire classique, plus contraignant, notamment en termes de ratings.
Une émissions d’OC est, en outre, très facile à mettre en œuvre : sa préparation ne dure que quelques semaines et son exécution une journée, réduisant fortement l’exposition de l’émetteur au marché. C’est avant tout une opération de financement, dont la justification à l'égard des actionnaires est moins importante, que pour une augmentation de capital. Réussie, elle a généralement un impact très favorable sur l’image boursière et le rating de crédit de l’émetteur.
Pourquoi émettre aujourd’hui ?
-Il existe une base investisseurs importante pour cette classe d’actifs des OC, qui est confrontée à une insuffisance de l’offre. Les émissions d’OC sont donc actuellement très bien reçues, dès lors qu’elles sont bien « pricées », car cette base est, en même temps, très professionnelle. La taille moyenne des OC en Europe est passée de 400 à 300 M EUR, avec une tendance au développement des émissions mid-cap ou small cap, qui est le marché devenu dominant aux Etats Unis. On assiste au même phénomène en Asie.
-il peut être très intéressant d’émettre des OC, avec une prime significative (30%), au-dessus du cours du cours de bourse, à un taux d’intérêt bonifié, et bas en valeur absolue, sur une maturité relativement longue, alors que la perspective est à une remontée des taux longs, et ce pour i) diversifier son endettement ii) en rallonger la maturité iii) financer des acquisitions à venir.
Il y a 7 mois
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