dimanche 18 septembre 2011

Le succès des émissions obligataires en dollars auprès des émetteurs non américains

Source : FT
Un article intéressant du FT (« Europe turmoil triggers rush for yankee issuance ») souligne la part importante que les sociétés étrangères, et en particulier européennes, ont pris sur le marché des émissions obligataires en dollars. Ces émissions en bonds émanant de sociétés étrangères contituent les « yankee bonds ». De 1995 à 2007, ces Yankee bonds ont représenté en moyenne 27% du total du marché des émissions obligataires investment grade. Depuis le début de l’année, c’est 42%.
Si les grandes sociétés de la zone euro ont eu pas mal recours au marché dollar depuis la crise de 2008, comme on le voit sur le graphique, le mouvement s’est accentué depuis le début de l’année. Pour des considérations de diversification des sources de financement et ne pas dépendre uniquement du marché euro plus intermittent. Et surtout pour des raisons de coûts : ces émissions en dollars sont transformées en euros, au travers d’opérations de swap, qui sont actuellement extrêmement avantageuse pour les émetteurs, du fait de l’appétit des banques européennes pour le dollar.
Gageons que cette tendance devrait se poursuivre dans la période à venir.

Delta One

 source : FT

Les activités « Delta One » viennent à nouveau de défrayer la chronique avec la fraude UBS, qui s’est produit dans le même secteur que celui dans lequel officiait Jérome Kerviel. Le paradoxe est que cela concerne des activités, généralement rattachées au Département Equity Derivatives, supposées ne comporter que des riques limités. Les desks Delta One sont des fabriques de produits proposés aux investisseurs institutionnels qui répliquent les performances d’un portefeuille de titres sous jacents. L’investisseur souhaitent en avoir le rendement sans détenir directement le portefeuille sous-jacent. Un bon exemple de ce type de produit est constitué par les trackers (ETF). Il peut s’agir aussi de produit tels que que des produits dits « total Return Swaps, Futures sur actions et indices, Certificats Delta One (Stock/ Indices), Portfolio Swap, Dividend Swap ». On parle de delta One pour que signifier que le produit reflète exactement l’évolution du portefeuille sous-jacent : ci celui-ci varie de 10% , la performance du produit sera de 10%. L’activité qui joue sur toute une série d’instruments financiers ne comporte pas « d’effets de levier ». C’est une activité à faible marge mais à gros volume. La banque va gagner si elle est en mesure, grâce à sa dextérité, de faire un peu mieux que la performance attendue par l’investisseur, en empochant cette différence.

Ces caractéristiques (gros volumes) expliquent que les pertes puissent correspondre à de très grosses expositions de marché.

Les activités Delta one existent dans toutes les banques. Elles sont considérées comme peu « glamour », car elles ne sont pas très sophistiquées. Mais elles sont normalement assez profitables et connaissent une croissance forte  car les produits en sont prisées par les investisseurs. Ces activités sont normalement des activités – clients mais peuvent aussi être pratiquées par les banques pour compte propre.

Le tableau ci-dessus, tiré du FT, indique les plus gros intervenants en la matières, parmi lesquels Société Générale et BNP Paribas, ce qui est logique compte tenu de leur leadership en matière d’équity derivatives.

samedi 17 septembre 2011

Cartoon : la prospérité au coin de la rue


Tiré de Big Picture

Le rapport de la Commission indépendante sur la réforme bancaire au Royaume Uni

Comme convenu, la Commission indépendante présidée par John Vickers a remis son rapport final. On le trouvera en lien.
La principale proposition consiste à isoler la banque de détail (ring fence) de la banque d'investissement dans les groupes bancaires britanniques. Il est proposé que la réforme soit mise en oeuvre à horizon 2019.
Dans son executive summary la Commission explique qu'elle n'a pas voulu remettre en cause le modèle de la banque universelle en préconisation une séparation complète des activités de banque retail et de banque d'investissement comme c'était le cas avec le Glass Steagall Act. Elle entend seulement "immuniser" la banque retail des activités à risques de la banque d'investissement. Certaines activités de corporate banking qui sont dans le périmètre des BFI pourraient être exercées dans le cadre de la banque retail comme les activités de prêts aux grandes entreprises et de financements structurés tels que le project finance. Il en serait de même pour des activités sans risques de la banque d'investissement telles que le M&A. La banque retail ferait l'objet d'une gouvernance particulière: elle serait filialisée et aurait un board avec une majorité d'administrateurs indépendants.
Ces conclusions ont eu un écho tout particulier avec la fraude dont a fait l'objet UBS. Martin Wolf, le célèbre éditorialiste du FT et membre de la Commission, a fait valoir que c'était la meilleure démonstration de leur pertinence. Il est vraisemblable qu'elles seront adoptées par le Parlement britannique et pourraient aussi influencer les régulateurs européens.
Si le modèle de la banque universelle n'est pas remis en cause, son fonctionnement et son funding en deviendrait plus coûteux, ce qui s'ajouterait à l'effet de Bâle 3.

Selon The Economist de 18 à 36% des actifs des banques britanniques (cf en lien) pourrait ainsi faire l'objet de la "ring fence".


On pourra lire avec intérêt l'ensemble du rapport de la Commission qui présente une analyse approfondie du système bancaire britannique et des enjeux des nouvelles régulations bancaires.

En lien, le rapport (via FT Alphaville)
http://av.r.ftdata.co.uk/files/2011/09/ICB-Final-Report.pdf

Le commentaire de The Economist:
http://www.economist.com/node/21529047

dimanche 4 septembre 2011

Les loyers de l'immobilier de bureau dans le monde


The Economist donne une hiérarchie de la location de l'immobilier de bureau dans le monde qui montre que si Honk Kong est au premier rang juste devant Londres, Paris figure en 4eme position.
Cette hiérarchie et surtout l'évolution d'une année sur l'autre, exprimées en US dollars, sont évidemment influencées par l'évolution de la monnaie verte.

Voir en lien:
http://www.economist.com/node/21528295

Le top 10 des assets managers dans le monde

Ce graphique, tiré d'un article de The Economist consacré à BlackRock, donne la hiérarchie des grands asset managers, classement fortement dominé par BlackRock depuis son acquisition de Barclays Global Investors (BGI). On remarquera qu'Amundi y a fait son entrée.

Voir en lien l'article sur BlackRock:
http://www.economist.com/node/21528241

Le leverage des banques européennes









Cliquer pour agrandir
FT Alphaville reprend deux graphiques issus d'une étude UBS qui illustrent le "leverage" des banques européennes, et partant leur besoin en "funding". Ils mettent en exergue, ce qui est bien connu, un leverage supérieur à la moyenne des banques francaises lié à l'importance de leurs activités de marché.
Le premier graphique présente le ratio dépots/actifs.
Le second graphique est un "leverage ratio", c'est à dire le ratio capital/ actif total (non pondéré).

Voir en lien:
http://ftalphaville.ft.com/blog/2011/09/01/666396/un-petit-french-funding-probleme/