C’est le thème d’une recherche («Securitization is not that evil after all») qui vient d’être publiée sous l’égide de la BRI par quatre chercheurs italiens.
La securitization, la titrisation, a été déconsidérée par l’usage qui en a été fait aux Etats Unis avec le subprime. Un des problèmes posé par cet outil de «transfert de risques» est « l’asymétrie d’informations » entre les banques émettrices, se défaisant de leurs risques, et les investisseurs. Et ceci d’autant plus que l’essor de la securitization s’était accompagné d’un relâchement des standards des banques dans l’analyse des crédits qu’elles ne conservaient plus. On a pointé là une limite forte du modèle «originate and distribute». Pour y remédier, la réforme de la régulation financière américaine (Dodd-Franck Act) a prévu que, désormais, les banques américaines devraient conserver sur leurs livres, en risque propre, une fraction des actifs titrisés. C’est la règle dite du «skin in the game».
L’étude de la BRI, que l’on trouvera en lien, s’attache à réhabiliter la sécuritization. Elle porte sur le cas du marché italien de la titrisation et met en exergue que, dans un univers régulé – ce qui n’était pas le cas des Etats Unis - et où la securitization se limite à des «prime assets», elle fonctionne efficacement. Ceci vise à démontrer que le modèle originate et distribute n’est pas « mauvais en soi » mais dépend de la manière dont il est mis en œuvre, c'est-à-dire, in fine, des règles du jeu posées et contrôlées par les régulateurs.
En lien, l'étude BRI:
http://www.bis.org/publ/work341.pdf
Il y a 7 mois
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