lundi 25 avril 2011

Hedge funds : la désafection pour les fonds de fonds

Source : FT
Si l'on assiste à un retour en grace des hedge funds, tel n'est pas le cas des fonds de fonds de hedge funds, très prisés avant 2007, pour jouer une certaine diversification, mais qui souffrent d'un empilement de frais, les frais du gestionnaire de fonds de fonds s'ajoutant à celui du hedge fund lui même. Les performances, comme l'atteste ce graphique de la Lex du FT du jour, sont désormais nettement à la traîne des "simple" hedge funds.

dimanche 24 avril 2011

S&P : cartoon












(Cliquer pour agrandir)
Source : Big Picture
http://www.ritholtz.com/blog/

Les grandes terres d'asset management


Source : The Economist

Ce graphique de The Economist (voir en lien) met en exergue la place éminente de Paris en matière d'Asset Mangement, étant entendu que le Luxembourg a un rang "gonflé" par les fonds qui y sont délocalisés pour des raisons fiscales (par exemple sicav "luxembourgeoise" françaises).
Singapour, qui est le thème de l'article de The Economist, s'est imposée comme la grande place dans ce domaine, et pour le Private Banking, en Asie, même si Honk Kong "reprend du poil de la bête".

En lien l'article sur Singapour:
http://www.economist.com/node/18586804?story_id=18586804

Le déficit public américain


Source : The Economist
Ce graphique, tiré de The Economist, reprend les dernières prévisions du FMI sur les déficits des Finances Publiques pour les Etats Unis, l'Allemagne, la France et le Royaume Unis.
Il explique la mise sous surveillance par S&P du rating américain et le récent avertissement lancé par Olivier Blanchard, le Chief Economist français du FMI.
Si le déficit des Finances Publiques est, aux Etats Unis, dans la même zone que pour la France ou le royaume Unis, son évolution parait beaucoup moins bien maîtrisé dans les années à venir.

En lien l'article de The Economist:
http://www.economist.com/node/18587860?story_id=18587860

Dépenses et dette publique

Ce graphique, tiré de economistview est une comparaison internationale des pays en fonction du poids de la dette publique nette en 2010 et de la dépense publique (moyenne 1990-2010), exprimé en % du PIB (voir en lien).
Sans surprise la France se retrouve en haut, à droite de l'affiche.
Le poids de la dette est fonction de la dépense publique, mais aussi de la croissance économique et de l'évolution des recettes fiscales.
Ainsi, si on prend l'exemple de la France, sur la période 1997-2007, la dépense publique a diminué de 0.8 point de PIB mais les recettes fiscales ont reculé de 1.5 point de PIB.

En lien:
http://economistsview.typepad.com/economistsview/2011/04/to-spend-is-to-owe.html

vendredi 22 avril 2011

Hedge funds : le retour

Source: WSJ

Plusieurs journaux (WSJ, FT, Les Echos) célèbrent le retour des hedge funds à leur plus haut niveau d'actifs gérés (2002 Mds USD actuellement), ce qui résulte à la fois de la valorisation des actifs et d'un flux très positif d'investisseurs institutionnels soucieux d'accroître leur poche de gestion alternative.
Si le nombre des fonds reste élevé (7285), l'industrie est toujours très concentrée : 5% des fonds représentent 2/3 des actifs (données HFR). Les gros hedge funds ont profité de la crise avec une tendance à la concentration qui s'est aussi traduite par des fusions comme l'absorption de GLG par Man, le plus grand des hedge funds européens. Avec cette question : concentration et taille font ils bon ménage avec performance?
L'univers des hedge funds se partage en 4 grandes stratégies, selon Les Echos (N.A-K) : stratégies orientées vers les actions (30%), "event driven" (26%), "global macro" (20%), "relative value" (24%).

En lien l'article des Echos-"les hedge funds, un marché de 2000 milliards de dollars en pleine mue":

Ce graphique du FT met bien en perspective l'évolution des actifs gérés par les Hedge funds, en incluant Q1-2011:

Source : FT

jeudi 21 avril 2011

HSBC: la difficulté d'être une banque globale

Source: The Economist

C'est ce que montre la longue enquête qu'a mené The Economist et que l'on trouvera en lien.
 HSBC est une banque qui a une forte présence asiatique, liée à son histoire et à sa création au 19ème siècle par des écossais à Honk Kong. Elle est aujourd'hui représentée à peu près partout dans le monde, avec une forte composante CIB (cf le graphique ci-dessus). Mais 42% de ses activités ont une rentabilité inférieure à son coût du capital, estimé à 11%. C'est le "challenge" de son nouveau CEO, Stuart Gulliver, l'ancien patron de son CIB, que d'y remédier.

En lien l'enquête de The Economist sur HSBC:
http://www.economist.com/node/18558236

mercredi 20 avril 2011

Les pays (encore) AAA selon S&P

Source : Big Picture

De nouveau sur la sur-performance boursière des small caps

Source: WSJ
Ce graphique du WSJ montre l'évolution relative des performances boursières des small et midcaps (index Russel 2000) par rapport aux grandes valeurs (S&P 500) aux Etats Unis.
On y constate la nette sur-performance des petites valeurs au cours des années 2000, qui s'est encore accentuée sur la période récente.
L'article du WSJ, que l'on trouvera en lien, s'interroge pour savoir si ce mouvement n'appelle pas aujourd'hui une correction.

En lien l'analyse du WSJ:
http://online.wsj.com/article/SB10001424052748703702004576268773210537668.html?

L'effet de Solvency II sur les marchés de capitaux

(Cliquer pour agrandir le graphique)
Source:FT
Ce graphique tiré du FT du jour est très éclairant sur les effets de la Directive Solvency II, la nouvelle régulation qui devrait s'appliquer aux assureurs et mutuelles en Europe, à compter de 2013.
La charge en capital qui sera requise en regard des différentes catégories d'actifs est normalement fonction de leur "risk reward".
On constate que le Private Equity, les actions et l'immobilier sont beaucoup plus "chargés" que les obligations corporates. Celles ci demanderont également plus ou moins de capital selon le rating de l'émetteur suivant la même logique de "capital économique" qui sous-tend Bâle2-3.
S'agissant de grands investisseurs institutionnels, ceci aura des conséquences sur les marchés de capitaux en privilégiant les obligations corporates et les meilleurs rating au détriment des actions et des moins bons ratings.
On notera au passage que ceci devrait du coup également favoriser des produits hybrides et notamment les obligations convertibles qui bénéficieront d'un traitement intermédiaire entre obligations et actions.

jeudi 14 avril 2011

Le rapport intérimaire de la Commission Vickers au Royaume Uni


Le rapport intérimaire de la Commission indépendante sur la réforme du système bancaire au royaume Uni a été acceuilli avec soulagement par les banques qui craignaient le pire, dans le pays qui a été le plus durement touché par la crise bancaire. La Commission, créée en juin 2010, est présidée par John Vickers, ex chief economist de la Banque d'Angleterre et président de la Commission de la Concurrence, avec un panel de personnalités distinguées comme Martin Taylor, ancien Président de Barclays, Martin Wolf, l'éditorialiste du FT, ou , Bill Winters, l'ancien CEO de l'Investment Banking chez JP Morgan. La Commission, qui doit remettre son rapport final en Septembre prochain, n'a pas suivi la ligne extrême défendue par le Gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mervyn King ou John Kay ("narrow banking"), préconisant de séparer la banque retail ("utilities") de la banque d'investissement ("casino") dans l'esprit de feu le Glass Steagall Act.
La Commission, qui est encore dans une phase de consultation, formule deux propositions:
-non pas démanteler les banques, mais isoler la partie retail banking ("ring fencing"), dont les contours exacts restent à définir, et qui serait filialisée
-doter cette partie retail banking d'un ratio de capital minimum ("core tier 1") non pas de 7%, comme le prévoit Bâle 3, mais de 10%

Si la Commission ne remet pas en cause la notion de banque universelle, elle en rend le fonctionnement plus coûteux (moindres synergies entre la partie retail et la banque d'investissement, exigences de capital plus élevées). Le régulateur anglais, comme le suisse d'ailleurs, se distingue de ses homologues, de manière plus générale, en plaçant, dans le débat sur le "too big to fail, les exigences de capital pour les banques à un niveau nettement plus élevé que ce que requiert Bâle 3 ou le régulateur américain.

Ce sera plus coûteux pour les banques anglaises, mais pas de quoi s'exiler pour autant.

Tous ceux qui s'intéressent l l'économie bancaire et aux débats sur la régulation pourront lire avec intérêt ce rapport intérimaire qui figure en lien:
http://s3-eu-west-1.amazonaws.com/htcdn/Interim-Report-110411.pdf

Les performances contrastées des marchés d'actions européens


 (Cliquer pour agrandir le graphique)

Ce graphique, qui remonte au 1er Janvier 2009, montre que si les marchés d'actions ont fortement remonté depuis le point bas de mars 2009, les performances ont été contrastées;
La courbe du milieu représente le Stoxx 600, l'indice européen le plus représentatif, l'équivalent du S&P 500 aux Etats Unis.
La courbe du haut représente la sur-performance des mid caps européennes(Stoxx mid 200).
La courbe du bas mesure la sous-performance du CAC 40, "plombé" par les financières, les telcos et les utilities.
Cela illustre le fait qu'il est difficile de comparer aujourd'hui les indices sans tenir compte de leur composantes sectorielles ou de taille.

mercredi 13 avril 2011

Bourses mondiales : trop grosses pour fusionner ?

On trouvera ci-après le texte de notre Point de Vue publié dans la Tribune de ce jour
La consolidation des bourses s’est brutalement accélérée, en février dernier, avec l’annonce quasi simultanée du mariage du London Stock Exchange (LSE) avec les bourses de Toronto et Montréal (TMX Group), ainsi que des fiançailles entre NYSE-Euronext et la Deutsche Börse, puis avec l’offre non sollicitée que viennent de lancer conjointement le Nasdaq et ICE sur NYSE-Euronext.Cette surenchère du Nasdaq, associé à ICE, la bourse des marchés dérivés de matières premières d’Atlanta, a été présentée comme une manœuvre désespérée pour échapper à la marginalisation dans les grandes manœuvres en cours. Le Nasdaq avait déjà tenté, mais en vain, de prendre le contrôle du London stock Exchange, alors que ICE, de son coté, n’avait pas eu plus de succès en essayant de reprendre le Chicago Board of Trade de Chicago (CBOT), tombé dans l’escarcelle du CME de Chicago, le n°1 mondial des échanges sur dérivés. Ce qui ne veut pas dire que leur offre conjointe n’est pas vouée à l’emporter, cette fois ci, d’autant qu’elle aura la faveur aux Etats Unis peu enclins à voir le NYSE passer sous la coupe allemande.

Les deux offres, qui sont désormais sur la table du NYSE, ne répondent pas au même «business model».

Le rapprochement NYSE-Euronext /Deutsche Börse) crée une «méga entreprise de marché» regroupant à la fois des activités de trading d’actions et de produits dérivés. Le principal moteur de cette consolidation est à rechercher du côté des marchés dérivés, la partie la plus profitable de l’activité des bourses, qui connait la croissance la plus forte. La réforme des marchés dérivés de gré à gré, dits OTC, qui est en cours, va se traduire par un rapatriement d’une partie de ces marchés OTC -l’essentiel des produits dérivés aujourd’hui - vers des marchés organisés. C’est un enjeu considérable pour les bourses que de gagner ce nouveau business.

Grace à cette consolidation, EUREX, le n°2 mondial des marchés «organisés» de produits dérivés, qui dépend de la Deutsche Börse, serait en mesure d’acquérir une position tout à fait dominante en Europe, en prenant le contrôle du LIFFE de Londres (NYSE-Euronext), et une position forte aux Etats Unis. C’est un défi majeur pour le CME de Chicago, qui se verrait plus durement concurrencé à domicile et privé de ses possibilités d’expansion en Europe.

A vrai dire, l’intégration, en Europe, d’Euronext et Deutsche Börse ne serait pas si simple, car leurs modèles d’organisation et de fonctionnement sont à l’opposé. NYSE-Euronext ne regroupe que les plateformes de trading d’actions et de produits dérivés. La Deutsche Börse a, pour sa part, un modèle «en silo», car il intègre toute la chaine des ordres, du trading jusqu’à leur dénouement, avec une bourse au comptant (Deutsche Börse), une bourse de dérivés (EUREX), mais également une chambre de compensation (EUREX Clearing), un dépositaire central (Clearstream) et un système de règlement-livraison (Clearstream).

L’offre de Nasdaq – ICE est aux antipodes de ce modèle congloméral et «intégré». Elle repose sur une spécialisation, Nasdaq ne récupérant que les activités de trading sur actions –son métier - et ICE les activités sur produits dérivés. On assisterait, en conséquence, à un démantèlement de NYSE- Euronext. Nasdaq prendrait alors la tête d’une grande bourse transatlantique des actions comprenant Euronext alors que ICE ferait de même pour les produits dérivés, se posant ainsi, en reprenant le LIFFE, en concurrent très sérieux d’EUREX en Europe.

L’une et l’autre offre pose d’énormes problèmes de position dominante, qu’auront à trancher les autorités de régulation compétentes.
Nasdaq et le NYSE représentent encore 50% du trading d’actions aux Etats Unis, en dépit de l’érosion de leurs parts de marché face aux bourses alternatives (BATS, Direct Edge…). Ce qui fait problème aussi, c’est le monopole que s’adjurerait le nouvel ensemble dans le domaine des IPO. Mais en Europe, la combinaison Euronext -Deutsche Börse aurait une position tout aussi dominante dans les marchés de produits dérivés (en particulier de taux d’intérêt) et de clearing (compensation).
Pendant ce temps-là, l’Asie reste à l’écart de cette frénésie consolidatrice, surfant sur une activité en forte croissance. Le rapprochement un moment envisagé entre les bourses de Singapour et de Sydney vient de se heurter à une fin de non-recevoir des autorités australiennes considérant qu’il serait contraire à l’intérêt national.

Cette course au gigantisme suscite de nombreuses interrogations.
On peut se poser, incidemment, la question de savoir si la Place de Paris, qui n’est plus un sujet agissant dans cette affaire, ne devrait pas incliner vers une solution Nasdaq, qui lui redonnerait de l’importance vis-à-vis de Francfort alors que, autrement, elle risque d’être totalement phagocytée.

Surtout, on peut se demander si la création de ces « méga- bourses » est bien de l’intérêt de leurs usagers alors que les régulateurs s’étaient attachés à susciter une certaine concurrence et à favoriser l’essor de bourses alternatives. Attacheront-elles encore suffisamment d’attention aux introductions en bourse, dont elles ont le monopole, et à la vie boursière des small et des midcaps dans les différents pays concernés, ce qui est pourtant un enjeu économique vital ? On peut en douter.
S’il fallait choisir entre les deux modèles, «congloméral» (Deutsche Börse) ou «spécialisé» (Nasdaq – ICE), c’est, sans doute, ce dernier qui serait préférable du point de vue des usagers.
Les bourses, même si elles s’adonnent aux délices des OPA, ne sont pas des entreprises comme les autres : ce sont des entreprises de marchés qui font, à juste titre, l’objet d’une régulation. Ne serait-il pas approprié que les régulateurs des deux côtés de l’Atlantique se donnent la main pour arrêter cette course au gigantisme en déclarant, comme aux échecs, la partie «pat» ? «Too big to merge». Chacun serait ainsi invité à rentrer dans ses foyers, la taille de ces acteurs pouvant être considérée comme largement suffisante. C’est le plus raisonnable mais pas le plus probable malheureusement.

mardi 12 avril 2011

La croyance dans les vertus du "free market"

                                Source : The Economist 
                               (cliquer pour agrandir le graphique)

La croyance dans les vertus du capitalisme ("free market") est très variable suivant les pays, c'est bien connu. Elle a reculé depuis 2002 selon Globescan, l'Institut de Sondage, qui vient de faire une nouvelle enquête internationale et dont les résultats figurent dans le graphique ci-dessus, tiré de The Economist (voir en lien).
Tout en haut de la hiérarchie des croyants figurent l'Allemagne, les BRICs (avec un bémol pour la Russie) et plus surprenant l'Italie. La Grande Bretagne arrive derrière seulement. La France est, ce n'est pas une surprise, tout en bas du classement puisque moins du tiers des français "y croient", contre 42% en 2002.

En lien, l'article de The Economist:
http://www.economist.com/blogs/dailychart/2011/04/public_opinion_capitalism?fsrc=scn/tw/te/mt/markettroubles

lundi 11 avril 2011

Droit Boursier Européen : quelques pistes de réflexion proposées par Didier Martin

Didier Martin est un des avocats d’affaires les plus reconnus de la place de Paris, qui a officié depuis 30 ans dans beaucoup d’opérations financières et OPA. Récemment, à la lumière de son expérience et sous l’égide du Think Tank «En temps réel», il a publié un texte de réflexions : «Vers un droit boursier européen Quelques pistes de réflexion pour 2011» que l’on trouvera en lien.

Son constat de départ est que «La crise financière a mis en avant la nécessité d’une coordination internationale en matière de régulation des marchés financiers. L’union Européenne est le cadre naturel d’un mouvement commun des Etats européen vers une meilleure adaptation des règles de droit aux évolutions de la finance». Il fait des propositions pour les Directives européennes qui doivent être adoptées ou revues (MIFID par exemple) dans les prochains mois.

Son propos est technique mais concerne des sujets stratégiques : i) la gouvernance des assemblées générales de sociétés cotées (il met, par exemple, en avant le rôle du Lead non executive Director, ii) les abus de marché, iii) les offres publiques, iii) la mobilité des sociétés en Europe.

Dans beaucoup de ces domaines on constatera que la réglementation française est plutôt en pointe et que le problème est de l’étendre, à des fins d’harmonisation, au reste de l’Europe. Rude chantier !

En lien : Vers un droit boursier européen Quelques pistes de réflexion pour 2011
http://entempsreel.com/sites/default/files/EnTempsReel-Cahier46_0.pdf

dimanche 10 avril 2011

M&A : malgré des conditions de crédits très favorables, les deals en cash sont à leur plus bas niveau depuis 2001

C’est le constat fait par Mergermarket, analysant les opérations du premier semestre : Les acquisitions uniquement en cash (versus paiement en actions) ne représentent que 53% du total, le plus bas niveau enregistré depuis 2001, en dépit de situations de trésorerie et de conditions de crédit très favorables. Ceci dénote la prudence des acquéreurs et leur réticence à «se leverager»

"Un si petit Monde" d'Odile Benyahia Kouider


Ce blog traite plutôt du vaste monde de la Finance. Ses lecteurs ne sauraient toutefois se désintéresser du destin de cette institution nationale qu'est le journal Le Monde. C'est la raison pour laquelle ils pourront lire avec beaucoup d'intérêt le formidable livre que vient de consacrer à son changement de propriété la journaliste du Nouvel Observateur, ex de Libération et de Challenge. Elle en explique parfaitement les rouages. Mais surtout elle décrit, par le menu et de manière passionnante, l'extraordinaire bataille d'influence qui s'est livrée en coulisse, la comédie humaine du bal des prétendants au journal, au carrefour des mondes de la politique, des affaires, de la finance et des médias : "Un si petit Monde" qui met au prise une vingtaine de personnages avec son lot d'intrigues, d'inimitiés et de trahisons.
A dévorer comme un thriller un week end pluvieux, ou alors au soleil, pour ne pas bronzer idiot!

samedi 9 avril 2011

Bourses en fusion (suite) : le "niet" australien

Les grandes manoeuvres en cours entre les grandes bourses mondiales sont d'un enjeu considérable même si elle ne défrayent pas la chronique en France. Il faut dire que c'est le seul des grands pays dans le monde qui ait abdiqué son indépendance en la matière quand Euronext s'est vendu au NYSE.
Rappelons les mouvements en cours (voir nos posts passés):
-le London Stock Exchange est en passe de se marier avec les bourses de Toronto et de Montréal
-NYSE-Euronext a accepté de se rapprocher et de passer sous le contrôle de la Deutsche Börse
-le Nasdaq et ICE ont du coup lancé une offre hostile sur le NYSE
Tous ces mouvements doivent être autorisés par les régulateurs et posent, s'agissant des mouvements autour de NYSE-Euronext, de sérieux problèmes de positions dominantes.
En Asie, qui reste largement à l'écart de cette frénésie consolidatrice, la bourse de Singapour avait envisagé de se rapprocher de la bourse de Sydney. Sans suite car le gouvernement australien vient d'y opposer un veto au non de "l'intérêt national". cela influencera t'il le régulateur canadien qui doit se prononcer sur le rapprochement avec le LSE?

Le boom boursier des sociétés minières

Ce graphique, tiré de la Lex du FT, montre l'extraordinaire valorisation des grandes sociétés minière depuis 2001 alors qu'entre-temps la bourse est resté plate. C'est bien entendu l'effet de la mondialisation et de l'appétit qui en a résulté pour les matières premières. Quatre des cinq sociétés sont cotées à Londres, ce qui a contribué à booster les performances du FTSE. L'autre est Vale, la grande société brésilienne dont le CEO, Roger Agnelli, qui fut l'artisan de son succès, vient d'être évincé par le gouvernement du pays pour sa trop grande indépendance. Glencore, dont l'IPO doit intervenir prochainement, va profiter de ce "rerating" et contribuer à renforcer le mix valeurs minières de la Bourse de Londres (voir post passé sur l'IPO de Glencore).

vendredi 8 avril 2011

Les CFO plus inspirés que leurs CEO quand il s’agit d’acheter ou de vendre les actions de leurs sociétés

C’est la conclusion d’une recherche ("Are CFOs’ Trades More Informative than CEOs’Trades?") menée par trois chercheurs américains. On sait en effet que les transactions des dirigeants des sociétés, qui sont rendues publiques, sont une indication scrutée par les marchés. La recherche montre qu’il vaut mieux "suivre" les CFO que les CEO.

Voici le résumé de la recherche que l’on trouvera en lien :

”We investigate whether trades made by CFOs reveal more information about future stock returns than those by CEOs. We find that CFOs earn statistically and economically higher abnormal returns following their purchases of company shares than CEOs. During 1992-2002, CFOs earned an average 12-month excess return that is 5% higher than that by CEOs. The superior performance by CFOs occurs notwithstanding controls for risk factors, and persists even after their trades are publicly disclosed. Further analysis shows that CFO purchases are associated with more positive future earnings surprises than CEO purchases, suggesting that CFOs incorporate better information about future earnings”

En lien, la recherche:
http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=1787482

Dans quelle mesure la revalorisation du Price Earning Ratio explique la montée de la bourse

(cliquer sur le graphique pour l'agrandir)
C'est l'analyse à laquelle s'est livré Bespoke pour les différents secteurs du S&P 500. On constate sur le graphique qui en synthétise les conclusions que ce sont les valeurs industrielles et le secteur de l'énergie qui ont le plus profité de ce "rerating".
Lire en lien le post de Bespoke:
http://www.bespokeinvest.com/thinkbig/2011/4/7/valuation-changes-during-the-current-bull-market.html

samedi 2 avril 2011

Bourses en fusion : questions après la surenchère de Nasdaq – ICE

La surenchère des compères a été prise au sérieux par le marché puisque, à son annonce, le cours de bourse de NYSE-Euronext a bondi.

Il est ironique de voir ainsi une bourse très établie devenir l’objet d’une offre «non sollicitée».

La surenchère du Nasdaq, associé à ICE, un challenger dans la cour des marchés dérivés, devenu le quatrième mondial, basé à Atlanta, est présenté comme une manœuvre désespérée (cf l’article en lien de The Economist: http://www.economist.com/blogs/schumpeter/2011/04/exchange_mergers ) pour échapper à la marginalisation dans les grandes manœuvre en cours (dont le rapprochement du LSE avec les bourses de Toronto et Montréal). Ce qui ne veut pas dire qu’elle n’est pas vouée à l’emporter, d’autant qu’elle aura la faveur, aux Etats Unis, peu enclins à voir le NYSE passer sous la coupe allemande.

Le rapprochement NYSE-Euronext /Deutsche Börse) crée un entreprise énorme de marchés equity cash et encore plus - ce qui est le principal «driver» du rapprochement - de marchés dérivés (cf notre post passé: http://investmentbankerparis.blogspot.com/2011/02/les-bourses-en-fusion.html ). L’offre qui vient d’être annoncée, à l’inverse, conduirait à un démantèlement de NYSE Euronext, entre le Nasdaq, qui reprendrait le NYSE et les activités equity cash d’Euronext, et ICE, qui en reprendrait les activités de marché dérivés, les plus porteuses et profitables, c'est-à-dire le LIFFE, basé à Londres.

On peut se poser la question de savoir si la Place de Paris, qui n’est plus un sujet agissant dans cette affaire, n’aurait pas intérêt à une telle solution, qui lui redonnerait de l’importance vis-à-vis de Francfort.

Evidemment, l’une et l’autre offre posent d’énormes problèmes de position dominante, qu’auront à trancher les autorités de régulation compétentes. Nasdaq + NYSE représenteraient 50% des échanges d’equity cash aux Etats Unis, mais, en Europe, Euronext +Deutsche Börse auraient une position tout aussi dominante dans les échanges d’equity cash et aussi de dérivés.

Les bourses, même si elles s’adonnent aux délices des batailles d’OPA, ne sont pas des entreprises comme les autres : ce sont des entreprises de marchés qui font l’objet d’une régulation.

Ne serait-il pas approprié que les régulateurs des deux côtés de l’Atlantique se donnent la main pour arrêter cette course au gigantisme en déclarant, comme aux échecs, la partie «pat» ?  "Too big to merge". Chacun serait ainsi invité à rentrer dans ses foyers, la taille des acteurs actuels pouvant être considérée comme largement suffisante.

Voir aussi le post passé sur le "revenu-mix" de NYSE-Euronext-Deutsche Börse:
http://investmentbankerparis.blogspot.com/2011/02/le-revenu-mix-de-nye-euronextdeutsche.html

Voir également l'analyse de Barron's:
http://online.barrons.com/article/SB50001424052970203560404576228753650609870.html