samedi 7 avril 2012

Solvency 2 et son effet sur les marchés de capitaux


Solvency 2 est l’équivalent pour le monde de l’assurance de Bâle 2 pour les banques. Il s’agit de proportionner le capital requis pour les assureurs, dans un souci de protection des assurés, en fonction du degré de risque et de liquidité des actifs détenus en portefeuille. Comme pour les banques, le capital requis peut être calculé selon une méthode standard ou bien, ce qui sera la majorité des cas, selon un modèle interne validé par le régulateur.
C’est une réforme en gestation depuis près de 10 ans et qui devait s’appliquer à partir d’octobre prochain. Sa mise en œuvre vient d’être différée en 2014, ce qui laisse encore un peu de temps pour la discussion.
Le graphique tiré de The Economist (voir article en lien) distingue bien les gagnants et les perdants.
Grands perdants : les actions, le private equity et l’immobilier. Ces classes d’actifs sont considérées comme plus risquées avec, pour les deux derniers, un facteur aggravant : leur illiquidité.
Les gagnants, outre les obligations souveraines, sont les actifs de crédit, et ce d’autant plus que leur horizon est court. C’est une bonne nouvelle pour les obligations corporate, ainsi que pour les obligations convertibles (au détriment des actions), dont le risk-reward va s’avérer très favorable. Par contre les financements d’infrastructure, qui peuvent paraitre bien adaptés en terme d’ALM, dans la mesure où ils peuvent gager des engagements longs, vont être pénalisés du fait précisément de leur maturité.
Solvency 2 devrait ainsi rendre le capital (actions ou private equity) plus rare et plus cher. La réforme renforcera aussi les effets de Bâle 3 en raccourcissant l’horizon des financements  et en favorisant le développement du financement des entreprises par les marchés obligataires (obligations corporate).
A n’en pas douter, tout cela mérite encore discussion.
En lien l'article de The Economist:

http://www.economist.com/node/21552224

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