mardi 25 janvier 2011

Bale 3 et le financement des entreprises : l'effet du ratio de liquidité


Bâle 3, on le sait, aura un effet de renchérissement du coût du crédit pour les entreprises, en particulier dans la logique de Bâle 2, sur les moins bien notées et les mid caps, en raison des exigence accrues en matière de ratio de capital pour les banques. En gros Bâle 3 revient à doubler le capital requis, par rapport à avant la crise.

Mais pour reprendre une métaphore ferroviaire, un ratio peut en cacher un autre.

En effet, un autre ratio qu'introduit Bâle 3, le ratio de liquidité, aura également un effet dans le même sens. Il risque même d'être meurtrier pour les lignes de crédit de "confort", dites "back up".

C'est l'avertissement que lance dans une interview des Echos, de ce jour, Jean-François Sammarcelli, DG délégué de la Socgen et le patron de sa banque de détail en France.

Même si les ratios de liquidité à court et à moyen terme ne sont pas encore complètement définis et n'entreront en vigueur que, respectivement en 2015 et 2018, ils vont commencer à influencer le pricing des banques.

Or dans l'état actuel des projets, le régulateur balois envisagent un traitement extrêmement punitif pour ces lignes de back up, qui seraient considérées comme utilisées en totalité dès le premier jour. Les régulateurs n'aiment pas trop ces lignes de back up car elles font planer une forte incertitude sur le bilan des banques en cas de crise de liquidité si elles étaient massivement tirées. Ce fut une menace durant la crise du subprime qui ne s'est toutefois pas matérialisée.

"Les entreprises devront prendre en compte que, pour avoir une ligne de 'back up', elles devront en accepter le prix, qui sera celui que nous facture le marché", précise Jean-François Sammarcelli.

Ceci aura des conséquences très importante sur le mode de financement des entreprises et constitue une incitation supplémentaire, en particulier pour les mid caps, à diversifier leurs financements par un recours accru à des financements de marché (obligations corporates, océanes). Nous renvoyons à nos posts précedents sur ce thème de Bâle3 et du financement des entreprises


En lien, une dépêche Reuter sur l'interview de Jean-François Sammarcelli:
http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE70O0HN20110125

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