"M. Soulard fait un plaidoyer pro domo pour les banques françaises qui sont aussi, à cause de leurs activités de trading sur les marchés financiers (notamment en produits dérivés), parmi les plus "leveragées" d'Europe, et de loin. Dans le cadre de Bâle III, un nouveau ratio d'endettement sera mis en place et, pour la raison évoquée précédemment, les 4 banques françaises aux "BFI puissantes" devront réduire susbtantiellement leurs bilans, ce quie ne sera pas sans impact négatif pour le financement des PME. Arrêtez d'encenser les banques françaises, Dauphine n'est pas l'anti-chambre de la FBF..."
Voici notre réponse:
Vous avez tout à fait raison :les banques françaises ont un leverage élevé , ce qui tient à leurs activité de marchés dérivés. Ce ratio rapporte le capital au total du bilan ou une autre manière de le dire au total des risques « non pondérés ». Une partie importante de ces actifs ont une pondération en terme de risques faible. Le ratio le plus représentatif, comme vous le savez, est le tier one. Les banques françaises ont un tier one (capital rapporté au total des risques pondérés) très correct et un « core » tier one (capital en excluant les « hybrides ») encore meilleurs par rapport à leurs pairs européens.
Si Bâle 3 a décidé d’introduire un leverage ratio dans la réglementation, comme vous le soulignez, ce sera comme « garde fou », le ratio de référence (alourdi d’ailleurs au passage) demeurant le tier one.
Les contraintes de leverage des BFI auront-elles une incidence négative sur la faculté de prêt aux entreprises ,et en particulier aux PME. Nous ne le croyons pas du tout. Pourquoi ? D’une part parce que les activités de financement ont une incidence assez faible sur le leverage ratio. Elles « pèsent » essentiellement en terme de Tier one i.e de capital. En d’autre termes si l’on veut réduire le leverage ratio, il faut « taper » dans les activités de marché les plus consommatrices de bilan et faire des arbitrages. D’autre part les activités de BFI sont « cantonnées » à 1/3 du capital des banques (les marchés financiers réagiraient assez négativement si elles ne tenaient pas cet engagement) et les activités de financement de PME sont en dehors des BFI et logées dans la partie « Banque de détail » qui-en tant que centres de profits »- ont intérêt à développer dynamiquement ces activités. Il n’y a donc pas de vase communiquant entre les contrainte de bilan des BFI et l’activité de financement des PME de la partie « réseaux de détail ».
Enfin si la situation de financement des PME n’est pas-loin de la- « un lit de rose », et tout d’abord parce que la crise économique leur est dure, il nous parait juste de souligner « l’avantage comparatif » de l’offre bancaire française, en la matière, par rapport aux autres pays européens et de considérer, au vu des faits, que cela se passe « correctement » comme ont pu en attester René Ricol ou Gérard Rameix qui ne nous paraissent pas devoir être vus comme une annexe de la FBF. Nous non plus d’ailleurs.
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