samedi 17 juillet 2010

Le business - mix de Goldman Sachs

Ce graphique de The Economist illustre spectaculairement l'évolution du business model de Goldman Sachs et plus largement des banques d'investissement. On y voit la prépondérance des activités de marché qui s'est fortement accentuée encore dans les années 2000 pour représenter à présent 80 % des revenus de Goldman Sachs contre moins de 10 % pour les activités d'investment banking traditionnelle, c'est à dire les activités de Corporate Finance (M&A, ECM, DCM), qui ont pourtant constitué la matrice originelle des banques d'investissement.

On a dit que Goldman Sachs, mais ceci pourrait s'appliquer aussi à ses pairs, était "un hedge fund déguisé en banque d'investissement". Ce qui est très exagéré car l'essentiel des activités de marché sont menées pour servir directement ou indirectement des activités clients. Les activités de trading pour compte propre ("proprietary trading") que vise la "Volcker rule" sont minoritaires, étant entendu que pour nombre d'entre elles, elles ne sont pas facile à distinguer des activités de trading menées pour le compte de clients. La ligne de partage est très floue, et c'est justement la raison pour laquelle la "Volcker rule"(bannir l'activité spéculatrice des banques"), séduisante dans son principe est si difficile à mettre en oeuvre.

Compte tenu de son caractère conventionnel, l'importance du trading pour compte propre est sans doute sous estimée dans les déclarations des banques d'investissement. A tout le moins elle fait l'objet d'une définition restrictive.

Goldman Sachs qui a certainement développé le plus ces activités de trading pour compte propre indique que cela représente 10 % de ses revenus, c'est à dire en fait 15 % de ses revenus de trading. Les autres banques déclarent des pourcentages bien moindre.

La prépondérance du trading a donné très largement le pouvoir aux traders dans les banques d'investissement, ce qui est logique dès lors que leurs activités représentent l'essentiel des revenus et encore plus des profits. Ainsi chez Goldman Sachs, pour le première fois, le n°1 mais aussi le n°2 sont des traders alors que Hank Paulson, qui en était le CEO juste avant, était un investment banker. Probablement le dernier à un tel poste.
Ces évolutions ne donnent que plus de sens à l'éclosion actuelle des "boutiques" et des banques d'investissement indépendantes, focalisées sur les métiers du Corporate Finance, et qui s'attachent à renouer avec les valeurs originelles de l'investment banking : partnership, esprit entrepreneurial, gentleman banking au service du client.

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