Il y a 7 mois
samedi 23 octobre 2010
Le retour de la dette dans les LBO
Progressivement le marché des LBO reprend de la vigueur, avec des montants plus importants, et, aussi, des leviers d'endettement plus élevés. C'est ce que montre ce graphique de The Economist (voir l'article en lien)qui met en exergue que, après un point bas en 2009, le ratio dette/EBITBA est à la hausse, même s'il demeure (encore?) inférieur aux niveaux de la période 2003-2007.
Au Q3 2010, la contribution moyenne en capital ("equity") au financement des LBO a été de 38% contre 47% en 2009.
La raison en est que le marché de la dette bancaire, et encore plus celui du high yield, qui sont le nerf de la guerre, se montrent plus allants. Ce qui ne veut pas dire qu'ils sont déjà prêts à financer de très gros LBO.
Par ailleurs, les fonds de private equity sont eux même très allants. Ils n'ont pas beaucoup investi ces trois dernières années et ils sont assis, selon les statistiques de Prequin, sur 456 Mds de $ à investir en capital dans les prochaines années, sous peine de devoir les rendre à leurs investisseurs. C'est ce qui explique leur appétence actuelle à investir, qui contribue à maintenir des valorisations élevés, pour des acquisitions par voie de LBO qui sont souvent faites auprès d'autres fonds de private equity : ce sont les LBO "secondaires", "tertiaire" etc..Bref un "circuit fermé".
L'avenir dépendra des la capacité des firmes de private equity à lever de nouveau fonds auprès des investisseurs, ce qui s'avère actuellement assez difficile.
Les méga firmes de LBO, quant à elles, on l'a souligné dans d'autres posts, sont amenés à faire évoluer leur "business model" et à se diversifier sur le modèle de Blackstone (asset management, hedge fund, real estate, corporate finance). Une autre voie de diversification est celle du "proprietary trading", c'est à dire une activité de hedge fund, pour se substituer, en la matière, aux banques d'investissement, bridés par les nouvelles régulations, et notamment par la "Volcker rule" aux Etats Unis. Ces derniers jours, la chronique a été d'ailleurs défrayée par la défection d'une équipe de "prop trading" de Goldman Sachs vers KKR.
En lien l'article de The Economist:
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