samedi 23 octobre 2010

L'extraordinaire développement du marché high yield

Dans une édition décidément très riche, cette semaine, The Economist consacre un long article à l'héritage de Michael Milken et de la Banque Drexel Burnham Lambert, qui ont pourtant l'un et l'autre mal fini :l'invention et l'extraordinaire développement du marché high yied, alias "non investment grade" ou "junk bonds".
On le voit sur le graphique du haut, il est à la fois très cyclique et en progression très forte. C'est vrai aux Etats Unis, sur lesquels porte le graphique. Mais il connaît aussi une croissance significative en Europe où il atteint également ses plus hauts.

Cette progression est stimulée par une demande assez fortes d'investisseurs à la recherche de rendement dans un contexte de bas taux d'intérêt. Les "speads", assez volatiles, et les taux en valeur absolue, se sont rapprochés de leurs niveaux d'avant la crise du subprime. Un facteur d'encouragement a été que, dans cette crise, le "taux de casse" a été beaucoup moins élevé que dans les crise passées.
Cette tendance au développement du marché high yield, c'est un thème récurrent de ce blog, est une tendance de fond. En effet, comme pour les grands corporates en Europe, qui, à l'instar de leurs homologues américains, ne dépendent plus que de 30% en moyenne des banques pour leur financement, les entreprises plus petites et moins bien notées devront prendre le même chemin.
Bâle 2, aggravé par Bâle 3, rend les financements bancaires plus onéreux. Il est donc important pour tous de diversifier ses financements auprès des marchés obligataires (obligations corporates, high yiels, obligations convertibles). Ces marchés offrent des conditions de taux et de maturités plus avantageuses que la marché bancaire, ce qui est appelé à durer. Le mouvement de désintermédiation bancaire s'est ainsi accéléré depuis la crise.



C'est l'occasion de réhabiliter la notion d'innovation financière. L'invention du marché high yield, dans les années 80, en fût une, majeure et durable. Elle fit la fortune de la Banque Drexel, qui dans les années contrôlait de 40 à 60% de ce marché, avant de sombrer, Milken en prison pour délit d'initié et la Banque Drexel dans la faillite, victimes de leurs excès.

L'article de The Economist sur le high yield et Michael Milken:

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