lundi 11 octobre 2010

Revenus des banques d'investissement : l'importance du "flow business"


The Economist publie une intéressant article sur l'évolution du "business model" des banques d'investissement ("the big squeeze" voir en lien) confrontées, d'une part, à une baisse de leurs revenus, liés fondamentalement à la croissance économique, et d'autre part, à un alourdissement de leurs coûts ( capital, liquidité, limitation du leverage, réglementation des marchés dérivés OTC) résultant des nouvelles régulations. Ce sont des thèmes familiers aux lecteurs de ce blog.

On a extrait de l'article ce graphique édifiant, basé sur les estimations de l'incontournable Oliver Wyman.

Il met en relief deux phénomènes:

-l'artificielle année record 2009, durant laquelle les revenus des banques d'investissement, à rebourd du reste de l'économie, ont été fortement gonflés par les effets de la crise (revenus de trading favorisés par les bas taux d'intérêt, niveau élevé des émissions d'actions et d'obligations corporates). L'année 2010 est en très net retrait et plus représentative de la nouvelle tendance

-les revenus sont présentés sous "une coupe" différente de la présentation traditionnelle (Corporate Finance, Métiers Actions, FICC) par types d'activités.

Cette coupe distingue:

-"l'origination", c'est à dire le Corporate Finance ou investment banking "traditionnel"
-le "flow business", c'est à dire les activités de marché et dérivés les plus simples portant sur les différents sousjacents (actions, obligations, devises, taux, matières premières...)
-les "produits structurés", c'est à dire les dérivés plus complexes et plus "sur mesure" ainsi que la titrisation

Comme on le constate, ce sont les produits structurés, dans lesquels les BFI françaises excellaient, qui ont le plus souffert. En 2010, les revenus tirés des produits structurés auront baissé des deux tiers par rapport à 2006. Les raisons : la désaffection des investisseurs se reportant, au moins momentanément, sur des produits plus simple et la régulation, qui a alourdi leur charge en capital (titrisation, dérivés complexes).

Le "flow business" qui était déjà dominant est devenu prédominant. C'est un business à plus faible marge, qui requiert des volumes importants. D'où l'avantage comparatif dont jouissent, dans ce contexte, quelques grandes banques d'investissement disposant de très fortes plate-formes de "flow business" et qui ont vocation à devenir ce que Oliver Wyman appelle des "flow monsters". D'où l'insistance aussi que les BFI françaises mettent actuellement sur le développement de ces activités.

En lien l'article de The Economist:
http://www.economist.com/node/17202243?story_id=17202243

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