mercredi 21 octobre 2009

Too big to fail,un débat assez confus,relancé par Mervyn King,le Gouverneur de la Banque d'Angleterre.









Mervyn King a relancé le débat ("Break up the banks")-voir en liens ses prises de position récentes -qui parait quelque peu irréel .En effet on ne voit pas très bien comment on pourrait ,de manière réaliste ,ramener les grandes banques actuelles au rang de banques régionales.


M King relance en fait le débat sur le moral hazard qu'il avait soulevé ,un peu à contretemps ,au plus fort de la crise financière.

Remarquons quand même que la chute de Lehman-quoique l'on en pense- a créé un précédent:on peut être " big" et faire faillite .Cela marquera les esprits,n'en doutons pas,pour longtemps.D'où l'intérêt aussi,sans doute,comme cela est envisagé par les régulateurs,de définir un process de démantèlement ordonné pour traiter à l'avenir ce genre de situation.

Notons aussi que le risque systémique de Lehman ou de Bear Stearn venaient moins du fait qu'ils étaient trop gros-c'était des banques de second rang-que du fait qu'ils étaient trop "leveragés" et trop "inter connectés" en raison de leurs activités de marché (en particulier mortgages et dérivés de crédit).
On distinguera en fait deux notions:

-"Too big to succeed":c'est le cas illustré par Citi et son gigantisme complexe (limite du fameux modèle du "supermarché financier")

-"Too interconnected to fail "qui n'est pas strictement lié à la taille.La solution:1)une meilleure régulation des marchés de dérivés,en particulier de crédit 2)un suivi et un traitement spécifique des grands établissements à risque systémique.

Les propos de M King soulèvent aussi un autre débat:faut il revenir au Glass-Steagall Act ("the glass is broken") et à la séparation entre banques commerciales et d'investissement?C'est ce que répète Paul Volker aux Etats Unis. Mais ,en dépit de son prestige,il n'est guère écouté.C'est qu'il parait difficile de faire tourner à ce point en arrière la roue de l'histoire alors que celle -ci a consacré le succès du modèle de Banque Universelle et de l'approche Corporate and Investment Banking .En Grande Bretagne, ce débat s'est cristallisé autour de la notion de "narrow banking" (avancée en particulier par John Kay),les banques étant invitées à séparer leur activité "utilities" (le narrow banking) d'un côté et leurs activités "casino" (trading) de l'autre.Cette idée peut ensuite se décliner de différentes manières allant du "split" des activités (justiciable de la même critique que le retour au Glass Steagall) jusqu'à la simple pénalisation en terme de capital des activités de trading (C'est l'évolution imprimée à Bâle 2).


On fera néanmoins remarquer que Lehman,Bear Stearn ou Northern Rock ont failli alors qu'ils étaient des "pure play" (leur problème tenait à un leverage excessif et l'accès à la liquidité) alors que JP Morgan,les Banques Françaises,un Barclays ou un Crédit Suisse ont plutôt bien performé.



Débat à suivre mais on peut dire qu'il est animé Outre-Manche avec deux personnalités aussi fortes que Mervyn King et Lord Turner,le Chairman du FSA ,qui,l'un et l'autre,n'hésitent pas à prendre à rebrousse-poil la City.

Liens sur les prises de position de Mervyn King:

http://ftalphaville.ft.com/blog/2009/10/20/78781/king-gets-churchillian-and-declares-break-up-the-banks/

Liens relatifs au débat sur le "narrow banking:



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