Le débat sur la crise et les leçons à en tirer a été très riche au Royaume Uni, tout particulièrement frappé par la crise bancaire avec :
-le très remarquable rapport de Lord Turner, nommé Chairman du FSA après la crise, la « Turner Review » qui a fortement inspiré le mouvement de réforme dans le monde
-les prises de position du Gouverneur Mervyn King sur le « narrow banking », théorisé par le professeur John kay, en faveur d’une séparation des banques « utilities » des banques « casino », nouvelle formulation du Glass Steagall Act, sur le « moral hazard » et le « too big to fail »
-un rapport approfondi de David Walker sur Risk Management et Corporate Governance
Mais le débat n’a encore débouché que sur des mesures limitées, en dehors, du changement de l’organisation de la régulation, le démantèlement du SFA et le retour de la régulation bancaire à la Banque d’Angleterre.
De toutes façons l’essentiel des mesures, comme pour les autres pays européens, se jouent à Bâle et à Bruxelles.
Il reste à savoir si le nouveau Chancelier de l’Echiquier, Georges Osborne, donnera une suite aux débats animés qui ont eu lieu sur le « narrow banking » et le « too big to fail ».
Il a mandaté, en Juin 2010, une Commission indépendante présidé par John Vickers, ancien responsable de l’Office de Fair Trading, pour faire une revue complète du fonctionnement du système bancaire britannique, en examinant plus particulièrement les questions de compétition entre les banques (sujet sensible au Royaume Uni ou le système bancaire est très concentré) et la séparation éventuelle des activités de retail banking et des activités risquées d’Investment Banking.
La Commission doit formuler ses propositions pour Septembre 2011. Parmi ses membres, figurent Martin Taylor, ancien CEO de Barclays, Bill Winters, l’ancien co-Head de l’investment banking à JP Morgan, and Martin Wolf, l’éditorialiste du Financial Times.
La Commission vient de publier ses premières réflexions (voir en lien), en lançant une consultation des acteurs concernés, notamment sur la question de la séparation (« break up ») des activités de retail et de CIB dans les banques britanniques. Ce qui est paradoxal à un moment où des investment bankers prennent les commandes, comme CEO, chez Barclays (Bob Diamond) et HSBC (Stuart Gulliver).
L’inclination de la Commission (cf article du WSJ en lien) semble être de séparer ces activités, mais d’autoriser à ce qu’elles puissent être placées sous un holding commun, ce qui reviendrait à ne pas toucher à l’intégrité des banques universelles britanniques, en cloisonnant toutefois strictement le retail vis-à-vis de la partie CIB. Ceci réduirait les synergies financières lié au business model de la banque universelle. En bref, le changement dans une certaine continuité !
En lien le premier rapport de la Commission indépendante:
http://bankingcommission.independent.gov.uk/bankingcommission/wp-content/uploads/2010/07/Issues-Paper-24-September-2010.pdf
L'article de commentaire du WSJ:
http://online.wsj.com/article/BT-CO-20100924-702271.html
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