samedi 16 janvier 2010

Comment faire avancer le débat sur le rerégulation avec des régulateurs en sursis?



En effet les régulateurs des deux plus grands centres financiers du Monde sont en effet des condamnés en sursis.
C’est clair au UK où le régulateur bancaire, qui est le FSA (un concentré d’AMF + Commission Bancaire), céderait ce rôle à la Banque d’Angleterre si les tories gagnent -ce qui est vraisemblable- les prochaines élections.
Aux Etats Unis, où la régulation bancaire était morcelée entre plusieurs autorités, dont le FED, la SEC et le FDIC (l’institution qui assure les dépots bancaires et vient à la rescousse des banques défaillantes), le FED a de plus en plus de mal, au Congrès, à s’imposer comme le leader en la matière, comme c’est pourtant la proposition de l’Administration Obama et de son Secrétaire au Trésor, Tim Geithner, dans le projet de réforme de la régulation financière.

En effet le FED est devenu très impopulaire aux Etats Unis et on lui reproche d’avoir failli dans la régulation des banques qui étaient sous sa coupe, à peu près autant que la SEC pour ce qui des banques d’investissement (« les broker-dealer »).

En toute confraternité, Sheila Bair, la présidente du FDIC, réputée à la fois pour son fort caractère et son sens politique, alimente le procès fait au Fed et règle ses comptes quand, témoignant devant la Commission d’Enquête du Congrès sur la crise,elle déclare que « la crise aurait pu être évité si le Fed n’avait pas attendu 7 ans avant de commencer à essayer de réguler le subprime ».

La rerégulation de système n’est plus un problème technique : on sait ce qu’il faut faire .Cela été discuté en G20, dans le cadre de Financial Stability Board et au Comité de Bale ainsi que dans les autres instances concernés.

Le problème est politique :il faut que cela avance concrètement aux Etats Unis et au UK, ce qui suppose d’avoir à tout le moins des régulateurs clairement en charge. Ceci permettrait aussi certainement une meilleure coordination des initiatives qui doivent être globales pour être efficace, s’agissant d’une industrie aussi globale que la Finance. Ce qui n’a été le cas ni de la taxe sur les bonus, ni du projet de taxe Obama sur les banques.

S’il y avait une volonté politique, la coordination ne serait pas très compliquée, car il suffirait que Washington et Londres se mettent d’accord.

Le paradoxe : alors que la crise vient des Etats Unis, c’est dans ce pays que les choses ont le moins avancé . Parce que tout projet de réforme doit passer à la broyeuse du Congrès, particulièrement sensible au lobbying des banques, pourvoyeuses de soutien dans le financement des campagnes électorales.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire