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samedi 7 juillet 2012

L'évolution du marché inter-bancaire aux Etats Unis

L'excellent blog Sober Look a publié ces deux graphiques qui parlent d'eux mêmes et qui sont relatifs au marché interbancaire américain. Le premier graphique montre l'évolution du marché inter-bancaire américain sur longue période qui chute après Lehmann. Le deuxième rapporte la proportion du financement par le marché bancaire au total de bilan des banques commerciales américaine qui, en parallèle, baisse très sensiblement.







Ceci met en exergue que le phénomène n'est pas propre à l'Europe.

 Il s'explique sans doute par une défiance entre banques qui les conduit à préférer déposer leur excédents à la Fed qui, comme la BCE, se substitue largement au marché inter-bancaire. Ce qui a un coût non négligeable pour les banques car elles empruntent auprès de la banque centrale à des conditions plus onéreuses qu'elles ne lui prêtent.

Mais comme le souligne Sober Look, une autre explication, l'autre face de la même pièce, est que les banques veulent réduire, pour ce qui est de leur financement, leur dépendance à un marché inter-bancaire extrêmement volatile en cas de tensions.

Evidemment la décision que vient de prendre la BCE de ne plus rémunérer du tout les dépots change quelque peu la donne et va amener les banques à revoir leur politique de gestion de trésorerie.

Voir le post de Sober Look:


mardi 1 mai 2012

Déglobalisation : la montée du protectionnisme bancaire






On parle plus des dangers du protectionnisme industriel et assez peu de cette force montante qu’est le protectionnisme bancaire. C’est une des grandes tendances de la période à venir comme le soulignait dans son récent Etat de l’Union de l’industrie financière Oliver Wyman : « Financial protectionism and changes in regulators desire for capital and funding in subsidiaries will drive a de-globalisation of markets » (voir post précédent) .
Dans une tribune bien documentée Howard Davies, ancien Chairman du FSA, détaille le phénomène, particulièrement patent en Europe.
 La tendance date de 2008, après la chute de Lehmann Brothers, où il est apparu que même les grandes banques internationales restaient avant tout les banques de leur Etat d’origine, à qui revenait le soin de leur porter secours en cas de difficultés, et qu’à tout prendre il valait mieux être la banque d’un grand Etat plutôt que du Luxembourg, de la Belgique ou de la Suisse. Et on pourrait rajouter aujourd’hui être la banque d’un Etat AAA plutôt que BBB. Howard Davis cite une formule savoureuse de Mervyn King, le Gouverneur de la Banque d’Angleterre : « banks are global in life, but national in death ».
Cette montée du protectionnisme bancaire se traduit par un recul de l’internationalisation des plus grandes banques, y compris des banques très globales comme HSBC ou Citi qui ferment ou vendent des implantations. C’est le repli des banques françaises dans les activités de financements spécialisées (shipping, aircrfaft, export finance…) qu’elles dominaient dans le monde. C’est une tendance générale au repli sur le marché domestique encouragé par le régulateur du pays d’origine devenu peu ouvert aux risques « overseas »..
Les banques internationales sont régulées dans leur pays d’origine par un « home regulateur » -l’ACP en France, le FSA en Grande Bretagne, la Bafin en Allemagne ou la Banque d’Italie en Italie - et des « host regulateurs » dans les autres pays. Ces derniers, les « host regulators », sont devenus beaucoup plus interventionnistes et font pression pour que localement les activités bancaires soient menées à travers des filiales (et non pas des succursales) avec les ratios, le funding et la Gouvernance qui va avec. C’est beaucoup plus couteux et complexe pour les banques et conduit à un fractionnement de la régulation financière et à une augmentation du coût du capital pour les agents économiques. La tentation est même grande pour certains Etats d’élaborer leur propre régulation en ignorant souverainement les règles internationales. C’est le splendide isolement qu’a manifesté le Dodd-Franck Act aux Etats Unis. C’est une tentation qui existe aussi en Europe au Royaume Uni, par exemple, ou en Suisse.
C’est un paradoxe à un moment où nombre de régulations sont élaborées au plan international (Bâle 3, Solvency 2…). Une des solutions en Europe pourrait être de donner plus d’autorité à la nouvelle Autorité Bancaire Européenne (EBA) qui n’en a guère, pour le moment.

La tribune de Howard Davies en lien:
http://www.slate.com/articles/business/project_syndicate/2012/04/why_we_should_be_concerned_that_banks_and_the_financial_markets_are_growing_more_protectionist_.html?wpisrc=twitter_socialflow

mercredi 25 avril 2012

Loan to Deposit ratio














Le loan to deposit ratio fait l'objet d'une attention croissante. C'est tout simplement la masse des crédits que consent une banque divisée par la masse de ses dépôts. Suivant que le ratio est supérieur à 100% ou pas, elle aura à se refinancer ou non sur le marché, sujet devenu sensible.
Le graphique ci-dessus, tiré de FT Alphaville, illustre les différences de pratiques suivant les marchés : ce ratio est supérieur à 100% en Europe, en particulier dans les pays nordiques et en Italie, alors qu'il est inférieur à 100% aux Etats Unis ou au Japon.
Néanmoins comme tout ratio, le loan to deposit ratio doit être regardé avec précaution et en tenant compte des particularités institutionnelles de l'épargne dans les différents pays. Ainsi en France la masse des dépôts est minorée par la désintermédiation d'une partie de l'épargne organisée par les banques, par exemple sous la forme de sicav ou d'assurance vie. De ce fait les comparaisons internationales sont délicates.

En lien le post de FT Alphaville:

http://ftalphaville.ft.com/blog/2012/04/24/972461/once-upon-a-time-in-italian-banking/

dimanche 1 avril 2012

Le M&A, un des moteurs en panne de l'investissement banking


Ce graphique du FT de Vendredi, reposant sur une source Thompson Reuters, met en exergue qu'un des moteurs de l'industrie de la banque d'investissement et de financement était en panne au cours du premier trimestre de cette année : l'activité M&A est faible et en net retrait sur 2011.

Ceci est important non seulement à cause des fees de M&A - qui sont somme toute assez marginales - mais parce que le mouvement de fusions et d'acquisitions est "l'engin" et le lubrifiant des activités de financement (Financement d'acquisitions, bonds, ECM) et des activités "dérivés" de hedging. Celles ci sont logiquement au plus bas en dehors des activités d'émissions obligataires qui visent à profiter des conditions de marché favorables et à poursuivre le mouvement de désintermédiation bancaire. Et ce d'autant que les structures financières des grandes entreprises sont solides et très "cash rich".

Mais ceci peut changer si l'environnement continue à s'améliorer et si une opération majeure venait à catalyser dans un autre sens l'air du temps. Comme le firent en 1998 l'OPA d'Olivetti sur Telecom Italia ou en 2006 celle de Mital sur Arcelor. A suivre...

dimanche 16 octobre 2011

Le modèle des CIB françaises en question

Dans une très bonne libre opinion des Echos, Laure Berny et Elsa Conesa analysent les raisons pour lesquelles les banques françaises sont aujourdhui sous pression. Elles s'interrogent en particulier sur les limites du modèle français de "banque universelle" qui fut, jusqu'à maintenant, un facteur explicatif de leur réussite.
Il nous semble que ce qu'elles décrivent excellemment est plutôt une mise en cause de leur modèle de Banque de financement et d'investissement qui explique, du fait d'un hyperdéveloppement des activités de marché, un "leverage ratio" élevé et des besoins important de "funding", en particulier en dollars alors qu'elles ne collectent pas ou peu de dépôts dans cette devise. C'est ce qu'illustrait un graphique très parlant, qui figurait dans un post précédent et que nous reproduisons ici. Le business model des CIB françaises n'est à vrai dire guère différent d'autres banques européennes telles Deutsche Bank et Barcap qui, de la même manière, doivent revoir à la baisse leur leverage et leurs activités de marchés.
(Voir le post précédent pour des graphiques agrandis :
http://investmentbankerparis.blogspot.com/2011/09/le-leverage-des-banques-europeennes.html)
Par contre le modèle français  de banque universelle - banque "multispécialiste" dirait Georges Pauget- qui offre une bonne diversification et cantonne les activités à un tiers du capital des banques est plutôt un point fort et un avantage par rapport à d'autres banques européennes où la partie CIB est plus importante.

Ce débat est l'occasion aussi de souligner la différence de mesure entre les ratios de capital tier1, qui prend en compte les actifs au bilan de manière pondérée (Risk Weighted Assets), et le leverage ratio qui, lui, rapporte au capital la totalité des actifs de manière non  pondérée, avec notamment beaucoup d'actifs qui pèsent peu en capital tier1 et qui sont relatifs aux activités de marchés. Ce sont ces dernières qui sont les plus touchées aujourd'hui par les nécessités du deleveraging et la cherté accrue du funding.

Lire la Libre Opinion:
http://www.lesechos.fr/opinions/analyses/0201666494660-les-quatre-erreurs-des-banques-francaises-231563.php

dimanche 9 octobre 2011

Toutes les banques souffrent comme le montre l'évolution de leurs CDS

Source : The Economist
Toutes les banques souffrent, pas simplement les européennes, mais les américaines aussi, comme en témoignent la chute générale des cours de bourse et l'évolution des CDS 5 ans. Comme le montre le graphique, tiré de The Economist, l'évolution des CDS des banques américaines est parralèle et similaire.

Voir l'article de The Economist en lien:

http://www.economist.com/node/21531473

vendredi 6 mai 2011

La maturité de la dette des banques européennes

Le financement des banques - le funding - est devenu depuis la crise un sujet névralgique. Ce graphique, tiré de The Economist, compare la maturité moyenne des banques européennes en 2006 et 2011 par pays.
La maturité moyenne a légèrement augmenté en Europe, comme on peut le constater, mais avec des situations très diverses. La France est le très bon élève de la classe, suivi par le Royaume Uni et l'Allemagne. Par contre, la maturité moyenne a fortement reculé ailleurs.
Le funding - maturité et coût - est devenu un élément différenciant entre les banques et dans leur capacité à être compétitives dans leur offre de financement
En lien l'article de The Economist:
http://www.economist.com/node/18652049?story_id=18652049

mercredi 30 mars 2011

Too big?


Ce graphique est saisissant. Barclays a des actifs 2,5 fois inférieurs à ceux de JP Morgan. Mais ceux ci représentent entre 80 et 100% du PIB de la Grande Bretagne alors que ceux de JP Morgan ne représentent que de 15 à 20% du PIB des Etats Unis.

Voir le commentaire et les conclusions qu'en tire FT Alphaville:

http://ftalphaville.ft.com/blog/2011/03/29/530266/barclays-bigger-then-the-uk/

vendredi 18 février 2011

Valorisation boursière des banques d'investissement

Ce graphique de The Economist, qui s'interroge sur la valorisation des banques d'investissement au regard de leurs nouvelles perspectives de ROE, montre l'évolution de leur multiple action/actif net (book value). Comme on peut le constater ces multiples, s'ils se sont redressés, s'étage entre 0.9 et 1.5, en deçà des niveaux d'avant la crise.



En lien l'article de The Economist ("The big squeeze"):

jeudi 17 février 2011

Profitabilité et profits des grandes banques internationales



(Cliquer pour agrandir les graphiques)


La présentation des résultats de BNP Paribas de ce jour comporte deux slides qui permettent de faire un état très parlant de la profitabilité (ROE) et des profits en montants absolus d'un échantillon de grandes banques internationales.

On remarquera que le classement n'est pas le même au regard des deux critères. Le ROE est un indicateur (de profitabilité) important, mais le montant des profits tout autant car il est une mesure de la puissance et de la robustesse de la Banque.
En lien la présentation des résultats de BNP Paribas:
http://media-cms.bnpparibas.com/file/16/6/4t10-diapositives-fr.13166.pdf


mardi 25 janvier 2011

Bale 3 et le financement des entreprises : l'effet du ratio de liquidité


Bâle 3, on le sait, aura un effet de renchérissement du coût du crédit pour les entreprises, en particulier dans la logique de Bâle 2, sur les moins bien notées et les mid caps, en raison des exigence accrues en matière de ratio de capital pour les banques. En gros Bâle 3 revient à doubler le capital requis, par rapport à avant la crise.

Mais pour reprendre une métaphore ferroviaire, un ratio peut en cacher un autre.

En effet, un autre ratio qu'introduit Bâle 3, le ratio de liquidité, aura également un effet dans le même sens. Il risque même d'être meurtrier pour les lignes de crédit de "confort", dites "back up".

C'est l'avertissement que lance dans une interview des Echos, de ce jour, Jean-François Sammarcelli, DG délégué de la Socgen et le patron de sa banque de détail en France.

Même si les ratios de liquidité à court et à moyen terme ne sont pas encore complètement définis et n'entreront en vigueur que, respectivement en 2015 et 2018, ils vont commencer à influencer le pricing des banques.

Or dans l'état actuel des projets, le régulateur balois envisagent un traitement extrêmement punitif pour ces lignes de back up, qui seraient considérées comme utilisées en totalité dès le premier jour. Les régulateurs n'aiment pas trop ces lignes de back up car elles font planer une forte incertitude sur le bilan des banques en cas de crise de liquidité si elles étaient massivement tirées. Ce fut une menace durant la crise du subprime qui ne s'est toutefois pas matérialisée.

"Les entreprises devront prendre en compte que, pour avoir une ligne de 'back up', elles devront en accepter le prix, qui sera celui que nous facture le marché", précise Jean-François Sammarcelli.

Ceci aura des conséquences très importante sur le mode de financement des entreprises et constitue une incitation supplémentaire, en particulier pour les mid caps, à diversifier leurs financements par un recours accru à des financements de marché (obligations corporates, océanes). Nous renvoyons à nos posts précedents sur ce thème de Bâle3 et du financement des entreprises


En lien, une dépêche Reuter sur l'interview de Jean-François Sammarcelli:
http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE70O0HN20110125

lundi 20 décembre 2010

Banque d'investissement : quelle profitabilité post crise?

Le FT du jour consacre une longue analyse ("A sparser future") aux défis auxquels la banque d'investissement est confrontée post crise dans un monde re-régulé.

On en a extrait le graphique ci-dessus, tiré d'une recherche de Berstein, sur la profitabilité des différentes lignes de produits dans les banques américaines, hiérarchie qui n'est pas nouvelle.

Deux citations éclairent la perspective de l' analyse.

Colm Kelleher, l'ancien CFO de Morgan Stanley qui est devenu le responsable de la partie banque d'investissement:
“The fundamental question facing the industry after the crisis is: can you reach an end state in which you can have a profitability profile that covers your funding costs and is acceptable to investors throughout the cycle”

Et Bill Winter, l'ancien co-responsable de la banque d'investissement de JP Morgan:
“The best-run banks will be able to generate a ROE of maybe 13 per cent, compared with 20-25 per cent historically. There will be a middle tier on 9, 10, 11 per cent and then the weakest ones below that.”

lundi 11 octobre 2010

Revenus des banques d'investissement : l'importance du "flow business"


The Economist publie une intéressant article sur l'évolution du "business model" des banques d'investissement ("the big squeeze" voir en lien) confrontées, d'une part, à une baisse de leurs revenus, liés fondamentalement à la croissance économique, et d'autre part, à un alourdissement de leurs coûts ( capital, liquidité, limitation du leverage, réglementation des marchés dérivés OTC) résultant des nouvelles régulations. Ce sont des thèmes familiers aux lecteurs de ce blog.

On a extrait de l'article ce graphique édifiant, basé sur les estimations de l'incontournable Oliver Wyman.

Il met en relief deux phénomènes:

-l'artificielle année record 2009, durant laquelle les revenus des banques d'investissement, à rebourd du reste de l'économie, ont été fortement gonflés par les effets de la crise (revenus de trading favorisés par les bas taux d'intérêt, niveau élevé des émissions d'actions et d'obligations corporates). L'année 2010 est en très net retrait et plus représentative de la nouvelle tendance

-les revenus sont présentés sous "une coupe" différente de la présentation traditionnelle (Corporate Finance, Métiers Actions, FICC) par types d'activités.

Cette coupe distingue:

-"l'origination", c'est à dire le Corporate Finance ou investment banking "traditionnel"
-le "flow business", c'est à dire les activités de marché et dérivés les plus simples portant sur les différents sousjacents (actions, obligations, devises, taux, matières premières...)
-les "produits structurés", c'est à dire les dérivés plus complexes et plus "sur mesure" ainsi que la titrisation

Comme on le constate, ce sont les produits structurés, dans lesquels les BFI françaises excellaient, qui ont le plus souffert. En 2010, les revenus tirés des produits structurés auront baissé des deux tiers par rapport à 2006. Les raisons : la désaffection des investisseurs se reportant, au moins momentanément, sur des produits plus simple et la régulation, qui a alourdi leur charge en capital (titrisation, dérivés complexes).

Le "flow business" qui était déjà dominant est devenu prédominant. C'est un business à plus faible marge, qui requiert des volumes importants. D'où l'avantage comparatif dont jouissent, dans ce contexte, quelques grandes banques d'investissement disposant de très fortes plate-formes de "flow business" et qui ont vocation à devenir ce que Oliver Wyman appelle des "flow monsters". D'où l'insistance aussi que les BFI françaises mettent actuellement sur le développement de ces activités.

En lien l'article de The Economist:
http://www.economist.com/node/17202243?story_id=17202243

lundi 13 septembre 2010