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dimanche 4 novembre 2012

La cartographie des grandes banques internationales




Le FSB, le Financial Stability Board, vient de publier une liste actualisée des 28 grandes banques internationales qui font courir un risque systémique. A ce titre ces banques, au delà du tier 1 minimum de 7%, sont soumis à un ratio majoré, la dite majoration allant de 1 à 2.5%. A vrai dire, ceci, qui doit s'appliquer en 2016, ne sera pas très contraignant. En effet l'Autorité Bancaire Européenne à imposé un ratio tier 1 minimum, non pas de 7% (le minimum Bâle 3), mais de 9%. Au Royaume Uni le minimum a été porté à 10 % et il est encore plus élevé en Suisse.
Le sélection ainsi opérée dresse la cartographie des grandes banques internationales aujourd'hui.La hiérarchie établie ne dépend pas de la taille mais de "la dangerosité" systématique, largement fonction de l'implication des différentes banques dans les activités de marchés.

dimanche 6 mars 2011

Le risque de réputation

Le risque de réputation doit être pris très au sérieux par les banques d’investissement, comme l’ont rappelé la crise du subprime ou les affaires qui ont entaché le nom de Goldman Sachs. Mais c’est vrai aussi pour les autres entreprises, comme viennent de le montrer les affaires qui ont concerné France Télécom, Renault et LVMH.

Pour les banques, une des mesures de leurs réputation est reflété , plus que dans leurs cours de bourse, dans leur coût d'accès à la liquidité, qui est devenue, pour les années qui viennent, la contrainte déterminante. Elle est intégrée dans la prime de risque de leurs taux de funding et le prix de leurs CDS.

L’exemple de LVMH dans l’affaire DIOR démontre, comme, en son temps, l’avait fait la Société générale dans l’affaire Kerviel, l’importance de réagir rapidement et fortement. Dans l’affaire Kerviel, la Société Générale a dû sa survie au lancement immédiat d’une augmentation de capital garantie par deux banques internationales qui ne l’ont fait que sur la base du crédit et de la réputation de Daniel Bouton. C’est que, dans une banque, la réputation est largement liée à la crédibilité et au respect dont jouit sa Direction.

On a pris coutume de le dire : une réputation prend des années à se bâtir et peut être ruinée en un seul instant. Dans ces conditions rien ne vaut d’attenter à la réputation de la firme, aucun «deal», aucun «fees» . Dans les banques d’investissement, ce sont la Direction des Risques et la Compliance (« la Direction de la Conformité »), normalement rattachés directement au CEO, qui sont les gardiens du risque de réputation.

Mais cela doit être l’affaire de chacun, de chaque responsable et de chaque banquier, et être bien intégré dans les process de décision. Pour se faire, il est important que les banques définissent ou redéfinissent leurs valeurs, les bonnes pratiques et les process qui en garantissent la bonne exécution, comme l’ont fait récemment Goldman Sachs et quelques autres (voir notre post précédent:
http://investmentbankerparis.blogspot.com/2011/01/banques-dinvestissement-ethique-et.html ).

L’enjeu est très important et l’exécution n’est pas si évidente que cela. En effet un certain nombre de mécanismes comme les comptes d’exploitation et les bonus des métiers et des sous-métiers peuvent "pousser à la faute". C’est une raison de plus pour traiter le problème sérieusement.

vendredi 18 décembre 2009

Régulation des banques : le Comité de Bâle vient de faire des propositions importantes pour en renforcer le capital et introduire un "leverage ratio"





Le Comité de Bâle vient de formuler des propositions importantes visant à renforcer le capital des banques, introduire un "leverage ratio" et des ratio de liquidité.

Le leverage ratio est largement utilisé aux Etats Unis depuis longtemps.Il viendrait compléter les ratio de capital de Bâle2 .Le leverage ratio consiste à rapporter le total du bilan de la banque à son capital. Il est calculé en nominal, i.e que les actifs pris en compte le sont à leur nominal ,et non pas en risques pondérés comme les ratio de capital .En ce sens, c'est un indicateur plus frustre. Mais on veut lui faire jouer un rôle de "garde fou", l'expérience de la crise ayant montré le risque d'accumuler des très grosses expositions nominales supposées sans risques (AAA) , peu ou pas prises en compte dans les ratio de capital (exprimés en risques pondérés) et qui se sont avérées meurtrieres quand leur rating a été douwngradé.
Bâle2 introduit aussi des ratio de liquidité qui, jusqu'à maintenant,étaient passés, si l'on peut dire, "à la trappe". La aussi la crise a montré l'importance du sujet du point de vue de la régulation.
Ces propositions qui s'inscrivent dans le fil des recommandations du G20 doivent maintenant être discutées et testées, avant d'être définitivement "calibrée", pour une mise en oeuvre qui n'interviendrait pas avant la fin 2012, ce qui permettra aux banques de s'y préparer.

On trouvera lien plusieurs posts de FT Alphaville présentant et commentant les propositions ainsi que les documents du Comité sur les propositions et la liquidité.ON trouvera aussi le commentaire sur le sujet de la Fédération Bancaire Française.
En lien:

Le document du Comité de Bâle sur les propositions:

Le Document du comité de Bâle sur les ratio de liquidité:
Premiers commentaires sur les propositions par les analystes du Crédit Suisse:
http://ftalphaville.ft.com/blog/2009/12/17/115516/digesting-the-basel-reforms/
Commentaire de la FBF:

samedi 31 octobre 2009

BFI:Activités de Marché ne veut pas dire Spéculer!






Un article du Monde daté du 30 octobre en lien (« faut il interdire aux banques de spéculer ? »)fait un état du débat , très animé ,qui agite la City of London et Etats Unis sur le narrow banking ou le retour au Glass Steagall Act, et donne une perspective française.

Mervyn King et Paul Volker ne sont pas vraiment prophètes dans leurs pays car ni l’Administration Obama ,ni le Gouvernement Brown ne sont prêt à envisager de telles extrémités (et les Tories restent prudents sur le sujet).Néanmoins le consensus qui s’est dégagé pour alourdir le capital requis pour les activités de marché(multiplié par trois en moyenne dans le réexamen des règles Bale 2 qui vient d’intervenir) fait ,d’une certaine manière , un pas dans cette direction.
En France ,Christian Noyer, le Gouverneur de La Banque de France s’est également prononcé contre la séparation des activités de Banque de Dépôt et de Banque de Financement et d’Investissement, en soutenant le concept de Banque Universelle (on lira par ailleurs-elle est en lien -une intervention très récente qui donne une vision française de l'avenir de la régulation financière après Pittsburgh).

Le débat ,dans le contexte français, amène à formuler trois types de remarques, familières aux étudiants du Master2 « Banque d’Investissement et de Marché » de Dauphine.

1)La séparation entre Banques Commerciales et Banques d’Investissement ,consacré par le Glass Steagall Act de 1933, a longtemps prévalu aux Etats Unis, mais aussi au UK (séparation entre les Clearing Banks et les Merchant Banks)et dans d’autres pays anglo-saxons et asiatiques (séparation entre Banques et Securities au Japon, en Corée…).Mais elle est étrangère à la tradition de l’Europe Continentale où le concept de Banque Universelle existe depuis longtemps ,incarné notamment par la Deutsche Bank, ABN Amro et les Banques Françaises. Et, il faut le remarquer, le concept s’est maintenant bien acclimaté tant aux Etats Unis (JP Morgan en est une brillante illustration) qu’ au UK (Barclays , HSBC).

2)Il est devenu impossible de séparer les activités de financement « de gros » (« wholesale banking ») et les activités de marchés de capitaux et dérivés destinées aux clients. D’ou l’émergence dans la deuxième partie des années 90 du modèle devenu partout dominant aujourd’hui :la BFI ,la Banque de Financement et d’Investissement .Les activités de financement se sont marchéisées .Ainsi un Corporate qui aura à faire une acquisition complexe ou significative sera amené à arbitrer ou à panacher une financement par émission d’actions ,convertibles , obligations ou produits hybrides, avec un financement syndiqué ,qui fera également office de prêt relai (« bridge loan »),le tout accompagné de couvertures (dérivés) contre les risques de taux d’intérêt, et si besoin est de changes ,de matières premières etc… Ceci mêle indissociablement financements, marchés de capitaux et de dérivés. On est bien loin des métiers très simples que pratiquaient les Banques d’Investissement au temps du Glass Steagall Act :l’émission (« underwritting »)d’actions et d’obligations ,et le M&A qui est arrivé sur le tard ,bien plus tard(dans les années 70).

3) Il est caricatural de vouloir distinguer (et séparer) entre l’activité de Banque de Dépôt (« Utility ») d’un coté et la BFI ,qui serait une activité de Banque « Casino »,de l’autre. En effet ceci ne correspond pas à la réalité des BFI. Cette réalité, quelle est -elle, en prenant l’exemple des quatre BFI Françaises(BNP Paribas , SG , Calyon , Natixis ) ?

-70 à 80% des revenus de ces BFI dérivent des activités clients. Ces clients ne sont pas seulement des Corporate qui représentent 50% des revenus (mais 30% des profits seulement, compte tenu du capital Cooke engagé).L’autre moitié des revenus vient des Institutions Financières (Banques ,Compagnies d’Assurance , Asset Managers ,Hedge Funds ,Banques Privées , Family Offices ,Fonds Souverains),à quoi il faut ajouter également les Entités Publiques (Etats, Régions, Communes…) et les firmes de Private Equity .Ces clients ne sont pas uniquement français car le marché domestique ne représente que 25% environ des revenus clients des BFI.

-Les activités de trading pour compte propre (proprietary trading) représentent chez les BFI Françaises ,qui sont plus « client oriented »que leurs concurrentes, de l’ordre de 20 à 30% des revenus (la distinction entre le trading pour des clients et pour compte propre n’est pas toujours parfaitement nette).C’est cette fraction –minoritaire- de l’activité qui peut être considérée comme plus spéculative. Même si, dans le cas des BFI françaises, elle ne l’est pas trop car les activités de trading pour compte propre qui y sont déployées sont essentiellement des activité « d’Arbitrage »-où le risque est limité-et non pas des prises de positions « Directionnelles » qui sont ,elles, véritablement spéculatives et beaucoup plus contestables.

-Dans le mix-produit des BFI Française ,deux traits les distinguent par rapport à la compétition :1)une composante forte d’activités dans les produits dérivés et donc une proportion importante représentée par les activités des marchés de capitaux 2)et en même temps une teneur en financements de base (« Vanille ») et structurés plus importantes que chez les autres BFI européenne (DB,CS ,UBS ). Ceci conduit les BFI Françaises à avoir les 2/3 de leurs revenus ,en moyenne, en provenance d’activités de marché de capitaux, principalement destinées à leurs clients, et 1/3 venant des activités de financements Vanille ou Structurés.

-Il n’est donc absolument pas fondé ,dans ces conditions,d’assimiler BFI, Activités de Marché et Spéculation.

-Ajoutons que les BFI sont devenus des ingrédients majeurs des Banques françaises dont elle ont été un moteur de développement(et des pourvoyeurs importants de cash flow pour le développement des autres activités) ces 10 dernières années . Elles représentent aujourd’hui autour de 30% de leur capital et de leurs revenus (et un peu plus ou un peu moins du résultat net suivant la phase du cycle).Leur contribution à la « bottom line » avait doublé en 10 ans, passant de 20% de leur résultat net en 1998 à 40% en 2007.Un des mérites du modèle tient aussi aux synergies qui peuvent être développées entre la BFI et la Banque de Réseau(pour servir ses clients entreprises, collectivités publiques et Private Banking ),ainsi que l’Asset Management et les métiers Titres. Ces synergies représentent « normalement » de l’ordre de 15% des revenus de la BFI .

-Soulignons ,pour finir ,que la France est le seul grand pays en Europe à disposer de 4 BFI actives et ayant plutôt bien traversé la crise. Il n’y a pas d’équivalent ni en Allemagne, ni en Italie, ni en Espagne, encore moins au Royaume Uni. C’est un avantage comparatif très appréciable pour les acteurs Français.

Liens:
-Article du Mondes:

-Intervention de Christian Noyer le 26-10-2009 à Singapour:http://www.banque-france.fr/fr/instit/telechar/discours/2009/20091026.pdf

dimanche 18 octobre 2009

Jacques de Larosière:attention à ne pas sur-réguler les banques!




Après Joseph Ackerman(voir un post récent en lien),Jacques de Larosière pousse un cri d'alarme que l'on retrouvera dans des interview dans la presse de fin de semaine et dans un article pour le FT.Il dit ,en substance,que l'enfer est pavé de bonnes intentions et que si les multiples mesures de régulation financière peuvent être justifiées en soi,leur addition ,leur empilement risque d'être fatal pour les banques.


Il s'agit,en fait,d'aboutir à une réforme d'ensemble raisonnablement équilibrée .On l'a déjà dit,la régulation est aussi un "people business":beaucoup tiendra à l'art dans l'exécution.


vendredi 16 octobre 2009

Quelles régulations financières pour l'après-crise?











Tel est le titre des réflexions publiées par Christian Noyer,le Gouverneur de la Banque de France,dans la Revue de Stabilité Financières,revue d'analyse et de recherche en Finance de la Banque.On lira avec beaucoup d'intérêt ces réflexions du Gouverneur

L'article de Christian Noyer:http://www.banque-france.fr/fr/publications/telechar/rsf/2009/etude00_rsf_0909.pdf

lundi 5 octobre 2009

Régulation:le cri d'alarme de Joseph Ackermann






Dans son édition du week end le FT relayait le cri d'alarme de Joseph Ackermann ,lancé non pas comme CEO de la Deutsche Bank,mais au nom des grandes banques internationales dans le cadre de l'IIF (Institute of International Finance),think tank bancaire basé a Washington (voir site internethttp://www.iif.com/)

Il existe un consensus sur la nécessité d'une "re-régulation" après une longue période de dérégulation ,ce qui a ete un des facteurs de la crise financière (voir sur ce sujet le très remarquable rapport,la "Turner Review",établi ,en Mars 2009,sous la houlette de Lord Turner,le President de la SFA Britannique -le régulateur-avec l'assistance du consultant Oliver Wyman).
Le propos de J Ackermann est simple et de bon sens:attention,dit il,à ne pas multiplier et empiler les exigences sur la liquidité,le capital (tier one),le bilan (leverage ratio),les activités de marché et pour compte propre (proprietary trading),la securitisation,les rémunérations et bonus....Et attention aussi à ce que chacun n'accomode cela à sa sauce nationale.
Car ceci risque d'etre ingérable et d'un coût prohibitif (on estime que cela devrait réduire d'environ 30% le ROE des BFI).A fortiori si les variantes nationales se multiplient alors que le Monde a besoin de règles simples,qui soient les même pour tous et partout.
La régulation est aussi un "people business".On a vu à la faveur de la crise que certains regulateurs avaient bien performé (Australie,Canada,France,Italie...) et d'autres franchement moins bien (US,UK,Allemagne et quelques autres).Une "re-régulation"sera encore plus exigeante pour les régulateurs.Sont ils equipés pour?


Acceder directement à la Turner Review:http://www.fsa.gov.uk/pubs/other/turner_review.pdf