On le sait ,le
mode de financement des entreprises est assez différent de part et d'autre de l'Atlantique (cf le post passé en lien et le graphique ci dessous). Dans la zone euro, avant la crise, il était à 75 % bancaire et à 25 % du financements de marché (billets de trésorerie, obligations...), la proportion étant pratiquement à l'inverse pour les entreprises américaines (20-80 %).

L'année 2009 marque une
rupture en Europe puisque les (grandes) entreprises ont eu très largement recours au marché obligataire qui a atteint un niveau record. Cela a d'abord été le fait des meilleures signatures "investment grade" (A, BBB+), puis cela s'est étendu aux autres (BBB,BBB-), pour enfin concerner les signatures "non investment grade" et ainsi réanimer le marché "high yield".
De cette manière
le marché obligataire a pris le relai du marché des crédits bancaires moins allant, et d'autant plus en retrait qu'il n'y a pas eu beaucoups d'acquisitions à financer (ce qui est un des ses moteurs).
Dans leur revue de fin d'année, ceci conduit les experts de la Société Générale à conclure que cette
évolution est ,en partie, durable et qu'à l'avenir les entreprises de la zone euro feront plus appel dans leur mix de financement aux financements de marché.Le
nouveau "dosage" pourrait être
35 % de financements de marché et
65 % de financements bancaires, ces derniers demeurant, en tout état de cause, prédominants (cf graphique ci dessous):

Après une
année record sur les marchés de capitaux de la zone euro, les experts de SGCIB se hasardent à faire des pronostics pour l'année 2010 en la matière.
Leur prévision est que l'année
2010 sera contrastée avec:
-un regain des
introductions en bourse et du
M&A (et par voie de conséquence des financements d'acquisitions) et un nouveau progrès du
marché high yield-par contre un
tassement des émissions d'actions et d'obligations "investment grade" par rapport au niveau très élevé se 2009.
Sur le graphique ci dessous ,de source sgcib, on constate
l'évolution relative nouveaux prêts bancaires-émissions obligataires et la situation exceptionnelle de 2009:

On voit également, ci dessous,
l'évolution et la prévision sgcib relatives aux
opérations en capital en Europe ( stabilité des émissions d'OC et recul des augmentations de capital):