jeudi 15 juillet 2010

La technique de la « greenshoe »











On en a pas mal parlé à propos de l'IPO d'Agbank à la bourse de Honk Kong. De l'exercice de la greenshoe dépendra le fait qu'elle soit ou pas la plus grosse IPO jamais réalisée.

La greenshoe est une technique devenue classique sur les marchés d'actions pour des introductions en bourse(IPO) ou des émissions de produits actions ( augmentation de capital - convertibles).Cela consiste pour l'émetteur à donner une option, au gré de la banque chef de file, pour, en cas de succès, augmenter le montant de l'émission de 15 à 20% maximum ("la rallonge").

La technique tire son nom du fait qu'elle a été utilisée pour la première fois, en 1983,aux Etats Unis, avec la Greenshoe Company qui fit d'ailleurs faillite ensuite.

La greenshoe est fondamentalement une technique de stabilisation du marché de l'action pendant l'opération.
Illustrons le propos.
Une société propose 100 de ses titres, avec un greenshoe de 15, qui peut éventuellement porter le montant de l'émission à 115, au gré de la banque chef de file.

Au moment de la fixation du prix (« pricing ») et du placement, la banque chef de file peut attribuer, si la demande est forte, 115 au lieu des 100 prévus : il y’a « sur-allocation ». Les échanges sur le marché du titre interviennent immédiatement bien que les titres ne soient « livrés » que quelques semaines plus tard. Entre-temps la banque chef de file doit se procurer les 15 qui ont fait l’objet d’une sur-allocation et sur lesquels elle est « en l’air ». Elle se les procurera soit en rachetant des actions sur le marchés des lors leur cours tomberait en dessous du prix d’émission ou d’introduction en bourse, soit en exerçant la greenshoe auprès de l’émetteur si le cours de bourse s’établit au-dessus du prix d’émission ou d’introduction.

Le mécanisme a été quelque peu perverti à la longue car plutôt que de ne considérer la greenshoe que comme un simple outil à disposition pour la stabilisation du marché de l’action, elle est devenue le symbole du succès –si elle est exercée – de l’opération, ce qui met la banque chef de file sous une forte pression de l’exercer.

La greenshoe ne peut excéder 15 - 20 % maximum d’une opération car il s’agit de produits actions et les investisseurs doivent savoir à l’avance quel est leur risque de « dilution » si la greenshoe est exercée et cette dilution complémentaire doit rester raisonnable.
A suivre donc sur le cas d’Agbank.

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