dimanche 14 février 2010

Avez vous lu Stiglitz?












Difficile d’ignorer Stiglitz, que l’on a vu ou entendu à loisir sur les médias –jusqu'au Grand Journal de Canal Plus-à l’occasion de la sortie de son dernier livre. Mais l’avez-vous lu ?

Il assez plaisant de voir ainsi un grand économiste être transformé en Rock star !

Joseph Stiglitz, prix Nobel d’Econonomie, a été, on le sait, Chef Economiste à la banque Mondiale et Chef des Conseillers Economiques du Président Clinton, position dans laquelle il avait ferraillé avec son collègue et Secrétaire d‘Etat, Larry Summer, auquel il reprochait sa soumission au « laisser faire » des marchés financiers ordonnancé par le « Maestro », Alan Greenspan. On se souvient aussi qu’il a patronné plus récemment le rapport commandité par Nicolas Sarkozy sur les nouveaux indicateurs macro économiques et de croissance.

Joseph Stiglitz – avec quelques autres(Robert Shiller, Paul Krugman, Nouriel Roubini, Georges Soros, Steven Roach…)- a nourri de ses réflexions et de ses positions publiques la contestation de « l’idéologie dominante » de l’époque, sans succès, et même encore à Davos en Janvier 2007.
Phénomène tout à fait remarquable son nouvel ouvrage vient d’être publié a peu près simultanément aux Etats Unis(Edition Allen Lane-on peut se le procurer à Paris à l’excellente Librairie Galignani) et en Français.

Très étonnant le titre américain, Free Fall –Chute Libre –qui est devenu en français «Le triomphe de la cupidité (!) ».

Free Fall est sans doute le meilleur livre sur la crise financière , sa genèse, ses mécanismes, les mentalités qui y ont présidé .Le style en est absolument magistral-au bon sens du terme-simple, clair, concret et éclaboussé d’intelligence. Stiglitz s’attache à mettre bien en valeur ce que sont les sous jacents économiques derrière les phénomènes financiers. La première phrase du livre est éloquente : la seule surprise est que la crise économique de 2008 soit apparue comme une surprise à tant de gens !

Par contre la partie solutions laisse quelque peu sur sa faim, et aurait mérité plus d’explicitation, au delà de l’affirmation forte d’une nécessaire régulation. Il faut dire que ces débats et ces remèdes sont une matière vivante et en devenir. Il est difficile de figer une matière aussi incandescente, à un moment donné, dans un ouvrage. Un blog serait sans doute plus approprié.

Ceci n’empêche qu’il faut absolument lire Stiglitz !

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