dimanche 13 février 2011

Le monde du Private equity en France

Michel Chevallier et Dominique Langlois sont des spectateurs engagés, mais à l’esprit critique, du private equity, puisqu’ils sont gestionnaires d’un fonds de fonds de private equity. Ils ont publié un livre original sur le monde du private equity en France aux Editions Economica «Private Equity et Management des Entreprises» : i) ils mettent l’accent sur la relation des firmes de private equity et les entreprises qu’ils rachètent et sur leur management dans tous les sens du termes, ii) ils décrivent l’univers du private equity en France, dont ils retracent les différentes étapes, avec ses différents acteurs : les firmes de private equity, les banquiers d’affaires et les banquiers de financement, les fournisseurs de Mezzanine, le management et ses propres conseils, les avocats, les auditeurs… iii) ils ont basé leur ouvrage sur une multitude d’interviews et de témoignages qui donnent de la chair à la matière, faisant aussi de ce livre une galerie de portraits.

Une des particularités du marché français du private equity est qu’il est très actif, c’est le plus actif en Europe après le Royaume Uni, et l’un des plus importants du Monde. Et à la différence des autres marchés européens, et c’est très frappant, il est dominé par des acteurs français, présent dans les différents segments de marché : PAI ou Eurazeo pour les gros deals, AXA Private Equity, LBO France, Sagard, Astorg, BPE ou Centrale 21 pour la catégorie en dessous etc…Les grands fonds internationaux (CVC, Permira, KKR…) y sont de ce fait peu actifs et beaucoup moins présent qu’ailleurs en Europe. La chaine des acteurs du private equity, en France, est très professionnelles, les banques y sont très actives, avec des pionniers dans le métier que furent Maurice Tchénio (APAX), l’IDI ou la Banexi.

Une autre constatation : le management joue un rôle clé et il est très bien traité : «les management packages en France ont été les meilleurs d’Europe» est-il constaté. C’est ce qui explique une tendance aux LBO «secondaires», «tertiaires». Les managers qui ont gouté les avantages financiers d’un LBO, mais aussi l’indépendance et le focus de gestion qui en résultent, ne sont pas très tentés de rejoindre et un Groupe Industriel pour en (re)devenir une plus ou moins lointaine Division.

Une lecture passionnante, fortement recommandée à tous ceux qui, de près ou de loin, s’intéressent à cet univers.

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